Médiation proposée par l’Algérie au Niger : Niamey pas totalement d’accord !

Médiation proposée par l’Algérie au Niger : Niamey pas totalement d’accord !

En août dernier, l’Algérie qui s’était inscrite en faux contre la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO, contre les putschistes du Niger avait privilégié la voie diplomatique.

Et pas plus tard que le dimanche 1er octobre, ce pays se proposait de jouer au médiateur es crise nigérienne. Et même que le ministre des Affaires étrangères de l’Algérie, Ahmed Attaf était annoncé à Niamey, s’il n’y est déjà !  Une Algérie qui avait aussi esquissé la charpente osseuse de la Transition en 6 mois, qui sera cornaquée par une personnalité consensuelle. Niamey n’avait pas répondu franco aux propositions de de ce puissant voisin qui a toujours rongé son frein dans les affaires du désert, car peu ou prou, sa rivale, la France lui fait ombrage.

En l’espèce, dans le putsch du Niger, la diplomatie de l’Algérie veut se déployer, pour résoudre le différend entre Nigériens, mais avec la CEDEAO, mais évidemment, revenir dans le jeu géopolitique dont la bande sahélo-saharienne est devenue le théâtre.

48 heures après cette proposition de l’Algérie d’endosser le rôle de joueur de bons offices, le Niger semble ne pas vouloir donner son feu vert et émet des réserves.

Y a-t-il eu rétropédalage ? Car l’Algérie a annoncé que le Niger a bien donné son Ok pour cet arbre à palabre algérien au Niger, présenté par le président Tebboune. Le gouvernement algérien a même reçu une notification d’acceptation du Niger par le biais du ministre des Affaires étrangères. Un oui qui conforte d’ailleurs l’Algérie dans son option d’un règlement politique de la crise post-putsch.

Mieux, le plan algérien repose sur 6 points rendus publics qui sont entre autres :

– rejet de tout changement hors constitution ;

– Solution pacifique ;

– Désaccord avec une éventuelle intervention militaire.

On sait que le CNSP, la junte au Niger a proposé 3 années de Transition, ce qui est déjà loin des 6 mois algériens «sous l’autorité civile, d’une personnalité consensuelle».

L’Algérie semblait même avoir balisé le terrain avec la tournée du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane au Nigéria, Ghana et Bénin.

Voilà que patatras, le ministère des Affaires étrangères du Niger se dit surpris par ce communiqué, confirmant son accord à cette médiation algérienne. Ce lundi 2 octobre dans la soirée, les putschistes de Niamey ont tenu à mettre les points sur les «i». S’ils ont pris connaissance de cette proposition de médiation d’un pays frère,  qu’est l’Algérie, il y a loin cette information à l’acceptation de celle-ci. Et cette posture semble caler sur «la durée de la Transition» qui sera décidée par un «forum national inclusif», plutôt que par une médiation extérieure. Est-ce une petite nuance ou une façon diplomatique de décliner la médiation annoncée par l’Algérie ? Que veut ou que redoute la junte nigérienne ? L’Algérie a-t-elle était trop optimiste en annonçant son initiative ?

Décidément, avec les putschistes du Niger, on avance masqué, car jusqu’à présent, la seule certitude, c’est que les militaires cherchent à consolider leurs assises, et le temps est un précieux allié pour eux. Que ce soit avec la CEDEAO, ou le bras de fer avec le France, Tiani et son quarteron de généraux, sont sortis victorieux. A l’évidence, ils comptent slalomer dans ce genre de dédale, jouant la montre, et toute solution qui ne va pas dans le sens pour qu’ils consolident leur pouvoir est rejetée.

La REDACTION

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