Pour ceux qui se fient au discours ambivalent de Donald Trump, lequel dit une chose et se dédit après, avance et recule pour ceux qui se basent sur cet aspect du 47e président américain pour dire qu’il ne sait pas ce qu’il veut, pourraient avoir tout faux.
La preuve par ce mini-sommet washingtonien organisé par Trump qui a convié Bassirou Diomaye Faye du Sénégal, Mohamed Ould Gazouani de la Mauritanie, Joseph Boakai du Liberia, Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau et Brice Clotaire Oligui du Gabon à une rencontre disons commerciale et économique.
Traditionnellement taxé de président pour lequel l’Afrique n’est pas sa tasse de thé, Donald Trump qui souffle le chaud et le froid, alternant ainsi les coupures d’aide (USAID, AGORA) et les sanctions douanières et les séances de calinothérapie, Donald Trump est assurément un président qui gère les USA comme un pays qui doit faire du business et gagner de l’argent.
De leurs côtés, les 5 chefs d’Etat triés sur le volet ont rivalisé d’arguments autour des assiettes certies d’or pour convaincre hier lors du déjeuner avec Trump, qui inaugure-là une première. Gazouani «le pacifiste» c’est ce qu’il s’est dit tentera de convaincre Trump qui lui fera parler vite visiblement, pressé d’entendre les autres, Oligui le Gabonais, a parlé de la richesse de son pays, hochement de la tête de Trump qui semble acquiescer. Au Libérien qui avait aussi des ressources à faire valoir, Trump était plus mystifié par son anglais châtié genre ox fordien (oubliant que le Liberia est une Nation d’ex-esclaves venus des USA) que par ses propositions.
Bref, on aurait dit un examinateur qui évalue ses candidats, alors que c’est pour parler d’affaires ! Avec Trump, le Trade not Aid, le commerce et non l’aide à l’égard des autres et de l’Afrique donc n’est pas un vain slogan !
Déjeuner à 6, puis séance bilatérale avec Christopher Lando et discussions sur les opportunités d’affaire, de façon be two be, voilà ce qui va meubler, ce rendez-vous commercial entre l’Américain et les 5 homologues africains.
Un choix sélectif qu’explique la Maison Blanche qui fait savoir que c’est selon l’importance des affaires que Trump tissera les relations avec les USA, commerce et sécurité côtière, lutte contre la drogue et la question migratoire seront aussi évoqués entre 2 cuillérées dans la bouche. En réalité, certes, le continent intéresse Trump mais derrière, l’Afrique, il y a la grande Chine ! D’ailleurs, soit dit en passant, les ambassadeurs américains en poste en Afrique seront notés à l’aune de leurs capacités à conclure des «deals» avec leurs pays hôtes. Les affaires, encore les affaires et toujours les affaires !
Les 5 pays conviés ont d’immenses ressources minières non encore exploitées, et cette manne est guignée par Trump, qui sait que déjà la Chine a pris pied en Afrique et s’y est incrustée. Et surtout que cette Chine a les capacités de contourner des sanctions américaines, en partie.
Ainsi, le Liberia, la Mauritanie et le Sénégal ont leurs sols farcis d’or, d’uranium, cuivre, phosphate, plomb, cobalt, zinc, Nikel, manganèse, vanadium, lithium, molybdène, bref des métaux rares, pour lesquels les USA dépendent de la Chine. Le Gabon, outre ses hydrocarbures, est le 2e producteur de manganèse après l’Afrique du Sud.
Trump s’empresse de nouer un partenariat avec ce genre de pays tels que ces 5 car bien sûr, d’autres pays possèdent ces terres rares, à l’image de la RD Congo, de la Zambie et du Zimbabwe, mais le Dragon y est déjà et bien installé.
Contrer l’hégémonisme commerciale et économique de la Chine en Afrique, voilà ce qui turlupine Trump, qui sait par ailleurs que cette Chine est un partenaire de premier plan qu’il doit ménager.
L’Afrique, future arène des combats commerciaux Aigle-Dragon, c’est certain ils ont déjà commencé ces duels et encore une fois au risque de nous répéter, c’est au continent de profiter pour tirer ses marrons du feu, les matières premières que lorgnent toutes ces puissances étant sur son sol !
Au vu de la forme du conclave, on sent de toute façon la toute-puissance américaine prête à traiter business avec ces Africains mais selon le prisme un tantinet coordonnateur de Trump !
Aujourd’hui au Faso
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