Redoutée depuis des jours par ses proches et partisans, la mort en prison du président du MANIDEM Anicet Ekane qu’on savait souffrant, son décès ce 1er décembre 2025 au petit matin au secrétariat d’Etat à la Défense a semé hier vaticinations, détresse et colère au sein des populations tout en accablant davantage le pouvoir au vu des circonstances qui ont entouré son passage de vie à trépas :
-Absence de son appareil d’oxygène qu’on lui a retiré ce qui a détérioré davantage sa santé
-Refus de le transférer dans une structure de santé pour des soins appropriés
-Fin de non-recevoir à la demande d’une liberté conditionnelle.
A contrario, le ministère de la Défense argue qu’il a bel et bien été pris en charge par les services de santé de l’armée. S’en suivra la langue de bois habituelle relative à l’ouverture d’une enquête qui déterminera les circonstances de lieu de la mort de cet homme politique au pédigrée qui en impose au Cameroun.
Anicet Ekane, c’est avant tout une figure totémique du marigot camerounais après la race des Fru Ndi, un homme de conviction carapacé par des années de crapahutage qui alternent prison comme en février 1991 et compétitions électorales. Et même à l’exécution de certains héros dont il s’est promis de reprendre le flambeau. Les Ernest Ouandié, Ruben Um Nyombé… Ce qui fait qu’à 74 piges, il totalise 50 ans de luttes politiques à son compteur.
Mort pour avoir soutenu Issa Bakary Tchiroma lequel depuis son exil gambien continue à lancer ses opérations « Villes mortes » et à revendiquer sa victoire à la présidentielle à lui volée par le RDPC.
C’est un cadavre encombrant dont se seraient passés le pouvoir et son chef Biya 8. Tout concourt à faire de ceux qui sont à la manette du Cameroun que ce décès est tout sauf naturel.
Emprisonnement – suffocation due à la non disposition de l’appareil respiratoire-refus du transfert dans un hôpital habilité…
Une posture politique à la présidentielle qui lui a valu cet embastillement et hélas la mort.
Il a soutenu ouvertement Bakary Tchiroma après l’invalidation de son dossier estampillé MANIDEM ! Difficile donc pour le pouvoir de Yaoundé, de se dédouaner totalement quand bien même il serait décédé de sa maladie, sa détention dans des circonstances que le citoyen Lambda ignore en fait une mort suspecte et de facto, pointe un doigt accusateur sur le régime. Un prisonnier de sa trempe âgé et malade devrait soit bénéficier d’une liberté sous condition soit admis en résidence surveillée mais pas traité comme un prisonnier normal.
On dira que quand on est opposant et qu’on aspire au pouvoir sous nos cieux la « case prison n’est pas une option » dixit Mandela et même quelques fois la Grande Faucheuse n’est pas loin, mais les circonstances peuvent ou non incriminer le pouvoir en place. C’est le cas d’Anicet Ekane au Cameroun.
Et assurément, le mercure politique et social va remonter car l’illustre gisant est un motif de remobilisation de l’opposition. Même s’il est vrai comme éructent certains opposants, depuis 43 ans Biya est-il à un cadavre près ?
Aujourd’hui au Faso
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