Mozambique : Investi dans un contexte insurrectionnel, Daniel Chapo peut-il tenir ?

Mozambique : Investi dans un contexte insurrectionnel, Daniel Chapo peut-il tenir ?

 

 

«Je jure de défendre la constitution…le Mozambique est plus fort que tous les défis…», propos de Daniel Chapo, le président élu du Mozambique, hier 15 janvier 2025, lors de son investiture à Maputo, quasiment assiégé en tout cas désert du fait du mot d’ordre de l’opposant Venancio Mondlane, mais aussi d’une atmosphère quasi-insurrectionnelle, décrétée toujours par le même Mondlane, challenger malheureux, qui revendique sa victoire et qui n’en démord pas !

La tension qui oppose les 2 hommes est montée d’un cran depuis lundi 13 janvier dernier, jour de l’installation des députés, dont les sièges des élus de l’opposition notamment ceux de la RENAMO sont restés vides. Une entrée parlementaire qui a été aussi chahutée. Il faut dire que depuis le retour de son exil, Venancio Mondlane multiplie les actes de défiance et appelle constamment ses ouailles à manifester, ou plutôt à offrir leur poitrail aux balles, car la crise postélectorale qui dure depuis 3 mois a déjà fait des dizaines de victimes. Une minute de silence a d’ailleurs été demandée aux 2 000 invités présents pour ces morts ainsi que ceux de l’ouragan Chido.

Minute de silence troublée d’ailleurs par le bruit des hélicoptères qui vrillaient dans le ciel, mais  également par le tintamarre des casseroles que tapaient les partisans de Mondlane aux fenêtres ! Le cornac de l’ex-parti-Etat, qui dirige le pays depuis 50 ans peut-il tenir dans ce Mozambique, pris de transe postélectorale ?

Dans ce Mozambique d’Eduardo Mondlane, de Samora Machel, de Joachim Chissano…la politique et la guerre ou plutôt le Game Of Thrones a été toujours le quotidien du marigot de ce pays. La césure permanente pouvoir-opposition avait été un peu bordée par des Accords en 2016, puis en 2019, mais les tensions ont refait surface, et avec elles les attaques terroristes répétées au Nord du pays notamment à Cabo Delgabo.

Daniel Chapo a donc le premier des chantiers qui est de dégager le pays de ce contexte kafkaïen qui dure depuis 3 mois avec les manifs violentes et les pillages. Pacifier d’abord le sérail politique. Car l’ex-charismatique journaliste de la télévision, «Venancio» qui revendique la victoire du scrutin du 9 octobre, n’entend pas céder,  estimant qu’il a été floué d’une victoire incontestable. Les 14 derniers jours, 125 personnes ont perdu la vie à Maputo, 500 grands bandits se sont évadés de prison. A cette patate politico-sociale, Daniel Chapo devra donner du travail aux jeunes, et faire fonctionner les services éducatifs, sanitaires dans la paix.

Le champion du FRELIMO élu président a donc beaucoup de problèmes à résoudre et de sa capacité à les solutionner, dépendra la sérénité de son mandat, sa survie politique et même l’avenir du FRELIMO.

La REDACTION

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