Depuis son lieu secret et sûr, où l’on amené des « militaires loyalistes » le 31 octobre dernier, Issa Bakary Tchiroma, qui aime tant les données et les chiffres doit suivre le mot d’ordre de l’opération « Cameroun pays mort » qu’il a lancé et qui court depuis hier 3 novembre jusqu’au 5 novembre courant. Quel est le bilan en ce 1er jour de cette opération citoyenne décidée par un présidentiable, transi, traqué mais déterminé et qui a décidé de se battre jusqu’au bout pour arracher la victoire, dont il a été floué ?
Si à Bafoussam et surtout à Garoua, son fief c’est carrément une ville-escargot pour ne pas dire « fantôme » : stores fermés, marchés vides, circulation clairsemée bref dans cette Maroua frondeuse d’où les « soldats loyalistes » ont exfiltré le challenger de Paul Biya, la consigne semble avoir été suivie. Par contre, à Douala, autre épicentre des convulsions de cette crise post-électorale camerounaise, on sent un peu la cadence des activités diminuée, mais tout est quasi-normal, même si les commerces et autres boutiques de marchandises restent entrebâillés. A Bopi, le plus grand marché de l’Afrique centrale, 1 boutique sur 2 est restée fermée, par peur ou à cause du « décret » de Tchiroma. Peut-être les deux à la fois, car les jours d’après résultats ont vu des boutiques pillées et la prudence est de mise. Quoiqu’on dise, et même si le porte-parole du gouvernement camerounais Emmanuel Sadi minore, ce ralentissement des activités et loue le professionnalisme des Forces de défense préférant d’ailleurs égratigner les chancelleries, notamment celles de l’UE qui font selon lui dans la surenchère, le regard biaisé et revêtant le costume du « donneur de leçon », pour ce fidèle de Paul Biya, les diplomates outrepassent leur rôle et devront faire dans la modération et le respect mutuel. N’empêche, le Cameroun est bel et bien englué dans une crise post-électorale. Ce n’est pas une première, en 1992, c’est loin, mais en 2018 également, Maurice Kamto, avait eu la même posture, mal lui en a pris. Sauf que celle de 2025 avec Tchiroma est toute particulière, de par sa grandeur, la massification de ceux qui croient en lui, le ras-le-bol de populations face à un biyaisme désuet et surtout une armée, ou plutôt des armées qui observent…


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