Les images inondent encore les réseaux sociaux et continuent de provoquer indignation, colère et révolte chez nombre de Burkinabè. Des affrontements opposant des partisans des deux camps rivaux de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), ont éclaté dans la journée du samedi 17 avril 2021, aux abords de la grande mosquée de Ouagadougou. Selon des sources introduites, tout est parti de la cérémonie d’installation du nouveau bureau transitoire dirigé par El hadj Oumar Kouanda de la Communauté musulmane prévue pour se tenir ce jour au sein de la grande mosquée. Placée sous la présidence du grand imam Aboubacar Kassoum Sana, cette cérémonie fait suite à la remise le 11 avril dernier, par le ministère en charge de l’Administration territoriale, du récépissé tenant lieu de reconnaissance officielle du congrès tenu à Bobo–Dioulasso en octobre 2019.
Alors que tout semblait tranquille, les choses sont parties en vrille quand plusieurs individus visiblement opposés à la tenue de cette investiture ont tenté de faire irruption au sein de la mosquée. Le ton monte entre les organisateurs et les croquants du camp adverse, et des coups de poings sont échangés, la police déployée sur les lieux tente de s’interposer, quelques éléments sont pris à partie. Les premiers gaz lacrymogènes sont tirés, c’est la débandade. Les rues de la grande mosquée se vident. Plusieurs personnes sont interpellées. Le calme revient quelques minutes plus tard et la cérémonie d’installation a eu lieu dans une atmosphère plate.
Selon plusieurs témoignages, la tambouille aurait été causée par des partisans du président-sortant qui ne l’entendaient pas de cette oreille. C’est donc sous haute surveillance policière que se fera l’installation du bureau transitoire mis en place plus d’une année plus tôt dans la capitale économique burkinabè. Avec cette énième montée de tension, la crise qui secoue la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a franchi un nouveau cap en dépit des nombreuses médiations et missions de bons offices pour taire les divergences.
Depuis plus de deux ans, les activités de la CMBF sont plombées par cette crise qui oppose le camp du président-sortant Abdou Rasmané Sana dont la gestion est vivement contestée par plusieurs responsables de la CMBF à celui de bureau transitoire conduit par Oumar Kouanda. Au rang des principaux détracteurs du président-sortant, figurent le grand imam, Aboubacar Kassoum Sana, les Cheicks Mahamoudou Bandé et Abdallah Ouédraogo.


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