Le 18 juin dernier les 8,4 millions d’électeurs maliens ont dit «Oui» à 97% au référendum constitutionnel soumis à leurs suffrages. Ils permettent ainsi au Mali de tourner le dos à la Constitution actuelle qui date de 1992. Mais ouvrent surtout des perspectives politiques à la Transition militaire qui est au pouvoir depuis 3 ans. Désormais, ce sont les linéaments du retour à un Etat de droit qui sont tracés, avec ou sans Goïta, mais l’adoption référendaire de cette nouvelle Loi fondamentale campe les prémisses d’un processus électoral censé mettre un terme à cette Transition.
A des milliers de kilomètres, au Tchad, hier 27 juin 2023, les députés du Conseil National de Transition (CNT) ont marqué leur imprimatur à la nouvelle Constitution soumise à eux par le gouvernement. Et c’est par un «Oui» massif, 96% que le CNT a adopté ce projet de nouvelle Constitution, lequel projet devra passer également sous les fourches caudines d’un référendum en novembre prochain.
Le temps de faire connaître le draft adopté au CNT par les Tchadiens des villes et campagnes, de l’amender si besoin. Ici aussi, la nouvelle Loi fondamentale ne fait pas l’unanimité mais la majorité au CNT l’a adoptée. On peut citer par exemple l’Etat unitaire décentralisé qui est maintenu, alors que certains voudraient le fédéralisme.
Dans ces 2 Constitutions en gestation, la principale question reste les modalités du retour à la démocratie, et quels seront les acteurs. Si au Mali, les activités politiques restent de mise, ce sont véritablement les tombeurs d’IBK qui demeurent les décideurs de la cadence de ce retour à l’Etat de droit.
Et justement, parce que ce sont les militaires qui sont juges et pourraient être parties qui sèment le doute sur un vrai avènement de la démocratie. Les 2 Transitions se différencient par l’avènement du pouvoir kaki au Tchad, c’est une dévolution monarchique quoique le jeune légataire des Deby est lui aussi installé par l’armée ; au Mali, c’est un coup d’Etat en bonne et due forme.
Mais toutes les 2 Transitions militaires avancent à pas de sioux, prudemment vers la démocratie avec des calculs normaux, chacun pendant à l’après-Transition, et même est-ce qu’il faut quitter le pouvoir, si oui, définitivement ou pour un intermède et revenir ? Et surtout comment faire pour enrober la pilule pour qu’elle passe chez les compatriotes ? Pour le moment, ils sont aux entames, et Deby-fils comme Goïta ont déjà remporté une petite victoire d’étape. Reste la longue suite.
La REDACTION


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