Oui Ouattara confirme en Côte d’Ivoire ! : Place à la gestion de la rue, du corset constitutionnel et des puissances étrangères

Oui Ouattara confirme en Côte d’Ivoire ! : Place à la gestion de la rue, du corset constitutionnel et des puissances étrangères

 Le semblant d’apnée dans laquelle était la Côte d’ivoire est retombée hier 6 août, sur le coup de 20h 23. A l’occasion de sa sortie télévisuelle relative à la commémoration du soixantenaire de l’indépendance de la Côte d’ivoire, Alassane Ouattara a mis fin à l’ontologie du faux suspense sur sa candidature à la présidentielle du 31 octobre. «Oui, je suis donc candidat», a-t-il martelé. C’est désormais limpide !

– Vu que l’homme propose et que Dieu dispose ;

– Vu la disparition d’Amadou Gon Coulibaly et le vide insondable qu’il laisse ;

– Vu le calendrier politique très coincé ;

– Vu les crises sanitaire et sécuritaire ;

– Vu qu’il faut consolider les acquis engrangés depuis les 9 ans ;

– Vu l’appel citoyen fusant de toute part lui suppliant de ne pas partir.

Alassane Ouattara a décidé de renoncer à son renoncement du 5 mars 2020 devant le parlement réuni en congrès. La stabilité de la Côte d’ivoire gage de croissance partagée est la seule boussole selon Ouattara, qui l’incite à se dédire, et à revenir sur une parole donnée, qui lui avait valu les félicitations du président français Emmanuel Macron.

Et autant le dire, si Ouattara a pris tant de temps, pour enfin se lâcher, tout en sachant que tous les indicateurs clignotaient vers ce désir de rester après la disparition de Gon Coulibaly, s’il a joué la montre, c’est qu’à l’évidence, il s’est préparé pour ce saut :

1) A commencer d’abord par la gestion de la rue. Déjà hier 6 août à cause des listes électorales, dont ont été biffés les noms de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, des échauffourées ont eu lieu, prélude à d’autres, avec  cette candidature de Ouattara. C’est certain, la «ruecratie» va donner de la voix, et le président-sortant, et désirant rester devra être sur le qui-vive. Un bras de fer, voire des violences ne sont pas exclure.

2) L’article 55 de la Constitution. Ouattara en invoquant la succession des lois dans le temps pour enjamber cette clause sait que ce ne sera pas si facile que ça. La décision éventuelle de la Cour constitutionnelle sera très scrutée. Car les crises Guei de 2000 et Gbagbo de 2010 ont été subséquentes à des décisions des grands juges. Constitutionnalistes et autres Diafoirus du droit doivent être en laboratoire depuis des lustres.

3) Enfin, quelle est la position des puissants pays alliés ? Notamment que va dire la France dans tout ça ? On sait que l’Elysée n’a pas donné son feu vert, mais pas son feu rouge non plus. Un feu orange ? Mais on sait que la France sera très regardante sur ce processus électoral, pour ne pas que survienne un second cahotement politique conflictogène en Côte d’ivoire. Ouattara s’est lancé, en assumant, mais ce 3e mandat sera d’abord très difficile à conquérir, mais même d’ici le 31 octobre, et sûrement l’après sont désormais des périodes à surveiller de près. L’après-Ouattara, Ouattara, comporte des germes crisogènes.

Sam Chris

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR