«Pass Sanitaire» des 27 de l’UE à l’endroit de l’Afrique : De qui se fout-on à la fin ?

«Pass Sanitaire» des 27 de l’UE à l’endroit de l’Afrique : De qui se fout-on à la fin ?

C’est le choc, l’indignation et la colère chez les Africains candidats au voyage en direction de l’Union européenne (UE) après la décision des 27 pays membres de l’UE de limiter la délivrance du «Pass Sanitaire» aux pays utilisant les seuls vaccins déjà homologués par l’Agence européenne du médicament.

Et la raison en vaut la peine : le vaccin Covishield diffusé majoritairement sur le continent africain dans le cadre de l’initiative Covax ne figure pas sur la liste des vaccins reconnus par l’organe de l’UE. Ce vaccin qui a suscité l’espoir et que les premières autorités des pays africains se sont fait inoculer des doses ne donne pas droit à un «Pass Sanitaire» ouvrant la voie à une entrée sur l’espace européenne.

C’est dans les murs des représentations diplomatiques françaises qu’a pris forme cette polémique malsaine. Depuis le 9 juin dernier, il est indiqué que les personnes totalement vaccinées n’ont plus qu’un test PCR négatif de moins de 72 heures à présenter pour voyager en France. Mais à condition que ce soit avec un vaccin reconnu par l’Agence européenne du médicament. Dans les communiqués, les ambassades françaises écrivent que «le vaccin Covishield n’est à ce stade pas reconnu par les autorités sanitaires européennes».

Il n’en fallait pas plus pour déclencher le courroux de nombre d’Africains qui avaient perçu l’arrivée des vaccins via le dispositif comme un moyen de desserrer l’étau de la fermeture des frontières internationales. Ce ne sera plus le cas désormais car les milliers de vaccins transmis en grande pompe dans ces pays via le dispositif Covax sous la houlette de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne garantissent pas l’immunité escompté et comporterait des risques pour les pays de l’espace UE.

La situation est d’autant plus incompréhensible car elle contraste avec les propos  et paroles mielleuses tenus par les responsables de l’UE venus assister aux débarquements des cargaisons de vaccins expédiés en Afrique. Cette décision de l’UE, la France en tête conforte les plus sceptiques qui voyaient d’un œil suspect cette subite générosité de l’Occident à l’endroit de ces parents pauvres de la recherche scientifique de la planète. Ce vaccin comporte-t-il effectivement les qualités que lui confèrent ses fabricants et promoteurs ? Doit-on conclure qu’il s’agissait d’un cadeau empoisonné? De qui se moque-t-on finalement ?

En tous les cas, il s’agit d’une situation que l’on pourrait assimiler à une esbroufe. Désormais, rien ne pourra ôter des esprits sceptiques la prudence face à ce vaccin qui a fait des vagues dans plusieurs pays où il a été expérimenté et utilisé. Pas même les timides assurances de l’OMS qui semble être prise dans l’engrenage (des industriels de la médecine), duquel elle a du mal à s’en tirer, ne pourront ramener les millions d’Africains qui rechignent à faire la queue pour recevoir la fameuse dose à adopter ce vaccin.

Cette décision de  l’UE constitue une injure et une trahison aux 43 pays africains qui ont adhéré à l’initiative Covax dont 37 ont déjà reçu leur lot de vaccins. A présent que les choses semblent claires, il serait judicieux et sage pour les promoteurs de cette initiative de mettre un terme à cette gigantesque escroquerie en mettant fin au processus de diffusion en Afrique. Nous y gagnerons tous !

Davy Richard SEKONE

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