Dans le documentaire actuel de notre consœur et réalisatrice Marie-Roger Biloa, on voit Cabral Libii un des candidats et opposant au président sortant demander au sujet des présences-absences de Paul Biya « Ah bon il est là au Cameroun » ? Toute l’énigme ; tout le mystère de celui qui préside aux destinées du Cameroun depuis plus de 4 décennies réside là. De son séjour au séminaire, il a gardé le flegme monacal, mais aussi la culture du secret qui fit que passées les 2 premières années (1982-1984) le Biya toute urbanité faisant des bains de foule fit place à un président claquemuré dans son palais ou ailleurs, dont les interviews sont aussi rares que ses apparitions en public. C’est que le coup d’Etat de 1984 du capitaine Guerandi est passé par-là, de même que les interminables grèves de 1991 et surtout la présidentielle de 1992 au cours de laquelle son pouvoir a vacillé.
Depuis lors, les présidentielles au Cameroun se suivent et se ressemblent. De moins en moins, Biya bat campagne payant de sa personne les meetings et autres contacts avec ses ouailles, sa galaxie ou gravitent plusieurs orbites le font avec zèle que le RDPC est devenu une broyeuse électorale.
La cuvée de ce 12 octobre 2025 n’échappera pas à cette règle d’airain : jusqu’à la semaine passée l’indéboulonnable locataire du palais d’Etoudi était absent du Cameroun mais qui le sait, car même présent au pays nul ne le voit ! Et ne voit-il pas qu’il a daigné faire un meeting à Maroua dans l’extrême Nord du pays. Sans doute, ses spin doctors et autres conseillers et responsables de campagne lui ont soufflé à l’oreille d’y aller pour rabattre le caquet aux 2 mastodontes politiques de cette région Issa Bakary Tchiroma et Bello Bouba Maigari, qui risquent de lui faire perdre des voix sinon le fief entier. Et même avec ce jamborée politique de Maroua certains Camerounais en viennent toujours à s’interroger « Biya bat campagne ?
Hier, c’étaient les Marafa-Mafany, Amadou Ali qui le faisaient, aujourd’hui ce sont les Ngoh Ngoh et autre Sadi qui poursuivent ce travail et qui vont haranguer les foules et faire les promesses électorales.
En tout cas, pour ce premier meeting de Paul Biya, beaucoup de promesses faites qui vont des « infrastructures à l’inventivité et l’ingéniosité au bien-être des Camerounais ». Sans doute, déjà ressassé depuis des décennies qui font sourire les opposants. Mais comme un vieux lion du parc Waza, Biya les observe et sait qu’au final, c’est lui qui pourrait être élu, promesses ou pas .
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA


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