Véritablement, c’est demain que le Gabon s’apprête à entamer l’ère post-Bongo et à tirer un trait sur un demi-siècle d’un régime patrimonial. 850 000 électeurs iront aux urnes pour élire le président de ce petit pays d’Afrique central jadis gorgé de pétrole.
Sur la ligne de départ pour s’installer au palais du Bord de mer : 8 «mousquetaires» parmi lesquels 2 d’envergure Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’ex-premier ministre de Bongo-fils et évidemment, le général Clotaire Oligui N’Guema, le tombeur d’ABO, Ali Bongo Ondimba.
Véritablement, ce sera les 2 oppositions une façon de donner du piquant à ce scrutin, si l’on veut voir le général, qui a d’ailleurs démissionné, qui représente le changement, et Bilie-By-Nze qui incarne le PDG, même si on sait que l’ex-parti présidentiel a choisi par ses barons de déposer ballots et idéaux au pied de l’homme du 30-Août !
Une élection qui se présente sous de bons auspices en tout cas qui sera «épiée» par 900 observateurs nationaux et issus de missions internationales d’observations tels que les USA, l’UA, la CEAC, la Grande-Bretagne, le PNUD… Une avancée permise par le nouveau code électoral.
Qui de By-Nze, Oligui, de l’inspecteur des Impôts, Joseph La Pensée Essigone, du médecin Stéphane Germain Tloko Boussengui, du haut fonctionnaire Alain Simplice Boungeres et des 3 entrepreneurs Axel Slophène Ibinga Thierry Yvon, Michel Ngoma et Zenaba Gminga Chaning la seule femme, qui de cette fournée de candidats aura l’onction populaire ?
Sans être un spécialiste de la politique gabonaise, la balance penche pour le désormais civil Oligui même si un militaire reste un militaire. Sans rien présager et aucune élection n’étant gagnée d’avance, le sortant est le grand favori de ce vote vrai après ceux alibi des Bongo-père et fils.
Inutile donc de croire à un mini-tsunami électoral, et celui qui dit être venu pour redorer le blason du Gabon se prépare à s’autoabsoudre en s’essayant au feu du suffrage universel. L’assurance qu’il donne, et le fait qu’un militaire ne fait pas un coup d’Etat, pour organiser des élections pour les perdre, et le toujours avis favorable dont il est crédité milite pour un quasi-plébiscite de celui qui a longtemps côtoyé le cœur du pouvoir.
Faire oublier qu’il est venu par les armes, réaliser ce qu’il a promis durant les 19 mois passés, faire rêver ses compatriotes, le général Oligui incarne tout cela à la fois. Même sur les épaules du solide général, ça fait pesant. Mais on verra…
La REDACTION


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