Présidentielle camerounaise : L’Ambazonie, grande électrice du 7 octobre ?

Présidentielle camerounaise : L’Ambazonie, grande électrice du 7 octobre ?

Bis repetita ! L’histoire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest camerounais bégaie ces dernières années. Depuis hier 30 septembre, un couvre-feu règne dans les régions de Bamenda et de Buea, centres névralgiques des revendications irrédentistes. A la veille de la célébration de l’An I de la proclamation symbolique de l’indépendance de l’Ambazonie, pardon, du Cameroun anglophone, le pouvoir central a reconduit les mêmes mesures conservatoires que l’année dernière à la même date.

Le 30 septembre 2017, en effet, le chef-lieu de la région du Sud-Ouest, était sous couvre-feu: Frontières terrestres et maritimes fermées, interdiction de la mobilité des transports inter urbains, fermeture des bars et autres gargottes de 21 h à 7h. Sauf, sauf que pour ce coup-ci, le Cameroun est à une semaine d’une présidentielle, donc en pleine campagne électorale. Et  Paul Biya le président candidat, impassible, et s’en tenant à ses habituels reflexes, lors des présidentielles, n’a pas changé son agenda, d’un iota, même si hier, le champion naturel du RDPC qui s’est déplacé à Maroua, dans l’extrême Nord du pays, n’a pas manqué d’évoquer la situation dans ces régions frondeuses «restaurer la paix dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, meurtrires, par les exactions des sécessionnistes… en les protégeant  contre les excès de ces soi-disant libérateurs».

Paul Biya qui semble minorer les velléités séparatistes de Bamenda et Buea, garde donc un œil sur ces régions qui se sont invitées nolens volens dans cette campagne électorale. D’ailleurs, un pathos ne venant jamais seul, la semaine dernière, c’était 117 prisonniers qui s’évadaient à Wum et voilà que la nébuleuse république d’Ambazonie, s’est mise à rappeler à Yaoundé, que le fédéralisme reste un sentiment rédhibitoire et non négociable pour les Anglophones, qui il est vrai, ont souvent la vague impression d’être des Camerounais de seconde zone. Comme les évasions à la prison de Wum, cet accès de fièvre à Bamenda et Buea est la dernière chose qu’aurait souhaitée Biya, qui aime tant qu’à gérer un Cameroun rasséréné, contrôlé, même si lui le capitaine est parfois loin à des milliers de km.

Alors, le clandestin radical conseil national du Sud-Cameroun, moule de l’Ambazonie pesra-t-il dans ce scrutin pour le vote suprême ? L’Ambazonie, sera-t-elle la grande électrice à cette présidentielle ? Car ne l’oublions pas ces régions représentent 22% de la population camerounaise, et même si l’on sait que ni Akene Muna, encore moins Joshua Osuh, tous ressortissants de ces zones, ne pourront pas faire le plein de voix. Encore que le premier, n’est pas opposé à Biya et le second Joshua Osih, qui a repris le sceptre du chairman du SDF, John Frun N’Di, ne le peut pas aussi.

N’empêche, ces «ting-tang» anglophones sont la preuve d’un vrai problème, que Biya puissance 7, devra s’atteler à résorber. Serait-ce par le baton, à écouter ses propos à Maroua ? En tous les cas, l’armée y est depuis, et traque tous les séditieux. Biya désignant en les sécessionnistes comme des «bandits» ou est-ce par des postes qu’il attribuera à des fils de ces patelins chauds ? C’est quasiment certain, que ni Bamenda, ni Buea, n’empêcheront Biya de se rasseoir sur le trône du palais d’Etoudi. Mais il gagnerait bien à résoudre définitivement le problème anglophone avant peut-être de raccrocher. Ce sera une œuvre qui le fera passer à la postérité.

La Rédaction

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