Plus de 24 millions d’électeurs sur 40 millions d’Algériens ont pris d’assaut les urnes ce samedi 7 septembre pour élire le président de la République parmi 3 candidats, dont le sortant Tebboune, le taux de participation cale à 48% depuis samedi soir, soit presque dix points de plus que la dernière présidentielle de 2019. Clairsemés la matinée, à cause d’une chaleur étouffante, les électeurs sont sortis l’après-midi pour voter, si fait que les wilayahs ont reculé l’heure de la fermeture des bureaux de vote de 2 heures.
Des réalisations socio-économiques réelles, un pays paisible, et des indicateurs plus ou moins au vert. Voilà pour la carte postale de l’Algérie de Abdelmadjid Tebboune. L’envers du décor, c’est cette présidentielle anticipée décidée et réalisée par le maître de Carthage, c’est la mise au pas des opposants, journalistes et empêcheurs de gouvernement impunément…Bref la chape de plomb qui régente l’Algérie, avec 225 prisonniers politiques et d’opinion.
Ce samedi 7 septembre 2024, Tebboune a obtenu ce qu’il voulait, un second bail face à des candidats suscités : l’ingénieur de 57 ans Abdelaali Hassani du Mouvement de la société pour la paix (MSP), parti islamiste et l’ex-journaliste Youcef Aouchiche, 41 ans, sénateur et leader du Front des Forces sociales, plus vieux parti de l’opposition en Algérie, mais qui n’en mène pas large.
Quant au sortant, qui ne veut point sortir, auréolé de la prime au sortant, même si celle-ci est très infime, épaulé par 4 partis politiques, dont le FLN et surtout par les sécurocrates du pays (notament la hiérarchie militaire revenue discrètement aux affaires et véritables maîtres de l’Agérie), il gagne sans vraiment combattre !
Que fera Tebboune de cette victoire trompe-l’œil mais victoire tout de même ? En l’emportant même avec ce taux stalinien de 94,6%, soit quasiment aussi le double de son score d’il y a 5 ans, et en créditant Abdelaali de 3,17%, et Aouchiche de 2,16%, Mohamed Charfi qui s’est gardé de rentrer dans les détails, menaçant même ceux qui contestent les chiffres «de porter atteinte à la sécurité du pays, a bien joué son rôle. En l’emportant sans effort, Tebboune, confirme qu’il s’est agi d’une présidentielle trompe-l’œil. Vernis des urnes sur un pouvoir très dur !
Tebboune survit au «déficit de démocratie» et devient le deus ex machina factice de l’Algérie, face à une classe politique KO, au Hirak vaincu. Changera-t-il d’ailleurs sa gouvernance, avec ce second mandat ? On peut en douter, là où il va accentuer allègrement son action, ce sera sur l’économie, les infrastructures où il y a des acquis. Quant aux droits de l’homme, à la liberté d’opinion, circulez il n’y a rien à voir !
Il lui faudra pourtant écouter cette jeunesse qui a fait partir Boutef, et qui maugrée de nos jours, car ses attentes n’ont pas été réalisées. Et comme priorités, il y a la question du chômage, de l’inflation, de l’eau, avec les émeutes de la soif du mois de juin 2024, il va continuer à renforcer ses relations avec l’Europe, même si avec la France, le dossier du Sahara occidental est venu brouiller une relation en dents de scie. A la vérité, même l’Occident s’accordera de ce statu quo à Alger pour la continuité des exportations de gaz et dans une moindre mesure, la lutte contre le terrorisme. Mais sans adhésion populaire, donc avec une confiance limitée des populations, Tebboune sera confronté à de sérieux problèmes politiques.
La REDACTION


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