«Emi Lokan» qui veut dire en Yoruba «c’est mon tour» son slogan de campagne a fait mouche, Bola Ahmed Tinubu a effectivement étrenné l’impérium le 25 février lors de la présidentielle, et a prêté serment hier 29 mai 2023.
Voilà l’ancien gouverneur de Lagos, calife à la place du calife Muhamudu Buhari, qu’il a épaulé pendant les 2 mandats mitigés. Que peut faire Tinubu du Nigeria, durant les 4 années à venir ? Les recettes qu’il a appliquées à Lagos laquelle lui doit sa modernisation et sa sécurité (1999-2007), ces recettes sont-elles applicables pour tout le Nigeria ?
Son serment hier repose sur 2 pilliers :
1) Tolérance zéro pour toute «forme de criminalité». Une gageure ou en tout cas un pari dont il n’est pas sûr de gagner tant, outre la criminalité urbaine, lot quotidien des Nigérians, s’est adjointe une insécurité crasse, pesante et mortifère, depuis 14 années dans tous les 36 Etats.
Notamment, dans le Nord-Est du pays où écument les insurgés djihadistes de la secte sanguinaire Boko Haram, au Nord-Ouest, le banditisme rural qui inhibe les productions agricoles, au Sud-Est est prégnant le séparatisme Igbo, sans oublier la flibusterie dans le delta et les affrontements entre agriculteurs chrétiens et les éleveurs musulmans au Centre.
2) La croissance économique : En héritant de la première économie du continent (volume PIB 440 milliards de dollars) avec 210 millions d’âmes, Tinubu prend aussi comme legs la problématique économique avec ses crises énergétiques, fréquentes dans ce pays producteur de pétrole, une inflation à 2 chiffres (25%) et une corruption indescriptible. Sa nouvelle politique industrielle et ses mesures hardies pourront-t-elles secouer le géant groggy par tant de facteurs limitants ?
En tout cas, Oba (roi en Yoruba) promet de résorber la question énergétique par une croissance de 10% l’an, et l’atteinte d’un PIB de 781 milliards de dollars d’ici la fin de son mandat en 2027.
Autonomie des Etats fédérés en matière de sécurité et d’impôts, fin des taux de changes multiples… Sont aussi des promesses du nouveau président. Enfin, si lors de son mandat, the New president ne prête pas une oreille attentive au chômage endémique, il serait passé à côté. Prioritairement, il devra déboucher l’horizon des jeunes diplômés dont nombreux sont ceux qui ont rejoint le Royaume-Uni ou les USA. Médecins, ingénieurs…migrent vers ces pays pour trouver du travail. Le japa (exil) est devenu la solution. Comment Tinubu compte-t-il arrêter ce japa ? Le «faiseur de roi» est devenu roi, pourra-t-il habiter la fonction, ou sera-t-il un homme d’estrade ?
La REDACTION
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