Parés de pourpre et d’hermine, symbole de majesté les 9 juges nouvellement nommés qui siègeront à la Cour constitutionnelle ont prêté serment hier, 10 août, devant le président du Mali IBK et l’envoyé spécial de la CEDEAO dans ce pays, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan.
Désormais, en lieu et en place, d’une juridiction tétraplégique, on a une Cour complète présidée par un juge dont la barbe a blanchi sous le harnais de l’expérience et de la probité : Amadou Ousmane Touré. Sur les épaules de ces 9 grands magistrats repose une partie de la résolution de la crise multiple du Mali.
A commencer par l’un des premiers casus belli, qui est l’élection contestée des 31 députés, dont l’occupant du perchoir. Pour la CEDEAO, il faut rebouler le vote de cette trentaine de sièges ! Pas question ont répondu en chœur les intéressés, qui affirment qu’ils ont été élus pour 5 ans, et qu’aucune loi ne stipule une telle reprise partielle du scrutin.
Justement, si on est arrivé à cette situation à l’hémicycle, c’est de par la faute de l’ancienne équipe de cette Cour qui a octroyé indûment plusieurs sièges à des députés du parti présidentiel le RPM. Acculés, 4 des 9 juges avaient alors démissionné, mais le mal restait, car pour le M5 le départ de cette trentaine d’élus nationaux était une condition non-négociable. C’est d’abord à ce casse-tête donc que devront s’atteler à résoudre ces 9 siégeants nouveaux de la Cour constitutionnelle.
A y regarder de près, ils n’ont pas trop de marge de manœuvre, car à l’évidence, ils voudront appliquer les recommandations de la CEDEAO. Une perspective qui horripile et le M5 et naturellement les 31 députés.
A supposer même que ces juges y parviennent, il demeura, l’exigence essentielle de ce conglomérat hétéroclite qu’est le M5 : la démission d’IBK.
Sur ce plan, on voit mal comment eux pourront manœuvrer à être un pare-feu. Déjà après la trêve de la Tabaski, l’imam Mahmoud Dicko, et ses partisans, veulent renouer avec les manifs et ceci dès aujourd’hui 11 août 2020.
C’est donc d’abord 9 nouveaux grands juges qui marchent sur des œufs qui seront face au M5-RFP. Mais aussi on se demande jusqu’où ira chaque partie. Une transition sans IBK n’est pas viable, lequel IBK ne veut pas se séparer de son PM Boubou Cissé…
La question de la Cour Constitutionnelle est peut-être résolue, la crise malienne dans son entièreté pas, loin s’en faut.
Chris SAM


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