Prestation de serment de Oligui Nguema, président de la Transition au Gabon : Un parfum de sincérité, et  maintenant au travail mon général !

Prestation de serment de Oligui Nguema, président de la Transition au Gabon : Un parfum de sincérité, et  maintenant au travail mon général !

Pelliculé du vernis juridique par la Cour constitutionnelle, le général Oligui Nguema, putschiste en chef au Gabon devient légalement le président du CTRI, et président de la Transition. Il a désormais l’entièreté du pouvoir suprême pour cornaquer l’après-Bongo jusqu’à bon port, c’est-à-dire à l’avènement d’un Etat de droit. Mais avant, il lui faudra faire un travail de clinicien politique, pour soigner certaines pathologies qui minent le pays depuis 55 ans.

Cinq jours après le pronunciamiento qui a mis fin au pouvoir d’ABO, et débuté celui du général Oligui Nguema, ce dernier a prêté serment donc devant des grands juges qui ont retrouvé leurs sièges après une brève suspension consécutive au putsch, une prestation de serment faite sur une charte de la Transition dont le contenu n’est pas dévoilé.

«Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain» et de «préserver les acquis de la démocratie». Dans ce palais du bord de mer qu’il connaît tant et devant le ban et l’arrière-ban du Tout-Etat, sauf l’opposant Albert Ondo Ossa, et la présidente de la Cour constitutionnelle, le général Oligui s’est «engagé à remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres et transparentes». Evidemment, on peut épiloguer sur l’opacité qui entoure la Charte, on peut affabuler sur sa fortune de Crésus, sa proximité avec la galaxie Bongo et surtout on ne peut manquer de faire le parallèle avec le putsch au Niger. Où l’ambassadeur français est déclaré persona non grata alors que celui du Gabon a même été reçu en audience, 24 heures avant la prestation de serment par le général Oligui. On peut être offusqué qu’il ait affirmé qu’on va refaire une nouvelle loi électorale et une nouvelle Constitution et que tout candidat à la présidentielle doit «être Gabonais, né de père et  de mère eux-mêmes Gabonais». On peut sourire quand on l’entend dire qu’il est étonné qu’on condamne son putsch, car les soldats n’ont fait que «respecter leur serment sous le drapeau : sauver la patrie au péril de leur vie».

Et surtout, on peut être dubitatif en se demandant quel est le timing de cette Transition ? Quels sont les hommes qui vont la diriger ? Lui-même pourrait-il laisser tomber la tenue et se présenter ? A quand le référendum constitutionnel ? On peut même opiner sur la sortie du ministre des Affaires étrangères de la France, Catherine Colonna chez notre confrère Le Monde, laquelle semble signifier, que la France fait un distingo entre le putsch de Niamey qui a stoppé un pouvoir démocratiquement élu, et celui de Libreville, qui fait suite à «un processus électoral qui suscitait un certain nombre de questions».

Mais, il y a comme un parfum de sincérité qui se dégage du nouveau président de la Transition gabonaise. Le dimanche 3 septembre, la veille de son investiture, il avait d’abord rencontré les forces vives du pays pour échanger avec elles. Dans la foulée, 5 leaders politiques (sauf Albert Ondo Ossa, encore lui !) ont été des audienciers du général Oligui. D’ailleurs les activités politiques ne sont pas suspendues au Gabon. Encore un gage de sa bonne foi.

Idem pour les médias à qui il a renouvelé son attachement à la liberté de presse, non sans auparavant lever les suspensions qui frappaient RFI, France 24 et TV5. En 48 heures, on a entendu le désormais président de la Transition, qui n’a pas sa langue dans sa poche, dire le parler-vrai et cash du militaire. Prenons date, et prenons-le au mot. Au travail mon général, les Gabonais vous regardent ! La Communauté internationale également.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR