Si l’ancien président Laurent Gbagbo était assis sur du sable mouvant, il y a longtemps qu’il se serait déjà enfoncé jusqu’au dernier poil de son cuir chevelu. Depuis que la tentative de garder le pouvoir a avorté, les charges judiciaires et juridiques ne font que s’accumuler sur ses épaules. Chaque jour, il en arrive de partout, les unes plus lourdes que les autres.
Alors qu’il n’a pas fini de se débattre avec les fusées énormes que l’accusation de la Cour pénale internationale (CPI) braque sur lui à la Haye, voilà que depuis son pays natal, d’autres missiles s’orientent vers lui, certains ayant même été décochés ce 18 janvier 2018.
En effet, le tribunal de première instance du Plateau a rendu ce jour son verdict dans l’affaire de la «casse» de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) pendant la crise électorale.De poids lourds ont été accrochés aux bras de Laurent Gbagbo et de son porte-parole Koné Katinan. Ils ont été condamnés à 20 ans de prison et un mandat d’arrêt international a été décoché contre eux.
Il faut rafraîchir les mémoires en rappelant que l’ex-Premier ministre du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo et son ex-ministre de l’économie et des finances, Désiré Dallo ainsi que sept huissiers de justice poursuivis pour des faits de «braquage» de l’agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) commis pendant la crise postélectorale. «Vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires, complicité de vol en réunion par effraction, destruction d’une installation appartenant à autrui, détournement de deniers publics», avaient été couchés sur leur ardoise d’accusation.
La plaidoirie des deux ministres le 28 décembre 2017, qui avaient affirmé n’avoir aucunement commis des casses, mais qu’ils se sont dévoués à faire marcher la république, n’a pas apparemment pas fait effet.
La voix de la Justice étant en principe celle de la vérité, on ne peut émettre raisonnablement de doute après ce verdict. Toutefois, l’on pourrait se souvenir queles agences de la BCEAO cassées se trouvaient à Bouaké, Man et Korhogo, des localités qui devraient en principe, à cette période-là, être sous le contrôle des rebelles. Il est tout de même curieux que ces faits se soient déroulés sans qu’ils n’aient été courants et que ce soir la galaxie Gbagbo qui doive boire jusqu’à la lie, l’amère eau de cette affaire… cassante. Les frics-fracs de ces localités doivent aussi connaître une élucidation judiciaire . UNe
Ahmed BAMBARA


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