Procès putsch manqué : Le capitaine Zoumbri rejette les 5 chefs d’accusation

Procès putsch manqué : Le capitaine Zoumbri rejette les 5 chefs d’accusation

L’interrogatoire du capitaine Oussène Zoumbri s’est poursuivi le mardi 18 septembre 2018 dans la salle des banquets transformée pour l’occasion en Tribunal militaire. Son deuxième jour de passage à la barre a tourné autour des messages échangés avec le lieutenant Limon et le rapport de l’expertise.

L’on se rappelle que lors de l’interrogatoire du Lieutenant Limon en poste au ministère de la défense lors des événements de septembre 2015, ce dernier avait été accusé d’avoir échangé avec le capitaine Oussène Zoumbri des messages qui ont pour but d’assoir le coup d’Etat. Le lundi 17 septembre 2018, le sujet a refait surface. Le parquet est revenu là-dessus à l’audience d’hier. Tout comme le lieutenant, le capitaine qui avait reconnu avoir échangé des messages avec le l’officier Limon, va refuser de reconnaitre les messages compromettants. Il est resté sur cette défense lors de son deuxième passage à la barre quand l’avocat de la partie civile, Me Séraphin Somé lui a demandé de préciser au Tribunal les messages qu’il a échangé avec celui qu’il considère comme son ami de longue date étant donné qu’il reconnait avoir échangé avec lui, mais rejettes ceux compromettants. La réponse de l’accusé sera la suivante : « j’ai échangé beaucoup de messages avec lui, mais je ne suis plus en mesure de faire le tri. Cependant, les messages qui m’incriminent je ne les reconnais pas ». Ainsi donc, il remet en cause l’expertise qui a été faite. Son conseil, Me Adrien Nion fera de même. Il ne va pas hésiter à critiquer le travail de l’expert. Les arguments avancés par les deux hommes ne vont pas  convaincre l’avocat de la partie civile, qui va déclarer : « pour moi l’expertise est intègre et ne peut être retiré du dossier. Vous ne l’avez pas contesté ni formulé une requête, chose que la loi vous permettait. Donc, ne venez pas le remettre en cause aujourd’hui ». Me prosper Farama aussi de la partie civile va partager l’avis de son confrère. Il estime que pour ce qui est du rapport de l’expert, un avocat est dans son droit de dire qu’il est grossier, qu’il est monté de toutes pièces. A l’en croire, c’est normal et la loi ne l’interdit pas. Cependant, il rappelle qu’il ne suffit pas de le dire, mais d’apporter les éléments juridiques qui attestent cela.

Par ailleurs, l’on est tenté de dire que l’accusé n’a donc pas réussi à convaincre et le parquet, et la partie civile qui l’ont accusé de ne s’être pas opposé au putsch. Ne partageant pas leur point de vue, L’avocat du prévenu, Me Adrien Nion va reconnaitre que toutes les suppositions sont permises, tout en rappelant à ses détracteurs qu’il est mieux de se situer dans le contexte où se trouvait son client. En effet, il déclare : « il vous a décrit la situation  qui prévalait en ce moment au camp où chacun se baladait avec sa kalach. Comment voulez-vous que dans ces conditions, qu’il déclare qu’il est contre le putsch ».

Le procureur militaire va conclure qu’à la lumière des éléments contenus dans le dossier et l’exposé  du capitaine à la barre, le parquet a constaté qu’il n’a pas participé à l’arrestation du président de la Transition. Cependant, il relativise en soulignant qu’il a pris part à la rencontre avec la délégation des sages ; rencontre au cours de laquelle il a fait observer à ces derniers, il cite : « vous êtes utopistes de penser que la Transition ira au bout ». Propos attribués au Général Zagré. Au regard de ces éléments, le procureur conclut que les dispositions de l’article 67 étant clairs, le capitaine Oussène Zoumbri est coupable des faits de meurtre et de coups et blessures qui  résultent du coup d’Etat du CND.

Boureima SAWADOGO et Edoé MENSAH-DOMKPIN

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