C’est un nouveau front qui vient de s’ouvrir pour les partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Commission électorale qui vient de prononcer sa radiation des listes électorales.
Face à cette décision très controversée, la réplique n’aura pas tardée. Un groupement de personnalités dont l’ambassadeur Georges Ouégnin, ancien directeur du protocole d’Etat du président Houphouët, d’Henri Konan Bédié, du général Robert Guei et de Laurent Gbagbo, favorable au retour de l’enfant de Mama, et rassemblés au sein du mouvement Ensemble et la souveraineté (EDS) ont mis le cap sur la présidence de la CEI.
Hier lundi 3 août 2020, ils étaient trois à venir remettre une lettre au président Ibrahime Kuibert Coulibaly. Ils ont exigé de la CEI des justificatifs de sa décision mais surtout le rétablissement du célèbre détenu de La Haye dans ses droits civiques. Un recours a d’ores et déjà été déposé auprès de la branche locale de la CEI où Laurent Gbagbo devait être inscrit. Ce mouvement par sa structuration, se veut être le défenseur d’une cause juste et noble contre les abus et les atteintes aux droits civiques.
Il faut dire que cette radiation de l’ancien président qui pourrait le priver de son droit de vote, constitue un nouveau croque-en-jambe du pouvoir contre le FPI, après sa condamnation par la justice ivoirienne à 20 ans de prison ferme dans le dossier du braquage de la BCEAO. C’est dire donc, que l’homme retenu hors de son pays natal par l’appel de Fatou Bensouda, procureure de la CPI, n’est pas au bout de ses peines.
Et c’est une lapalissade que d’affirmer que l’ancien professeur poursuit son chemin de croix qui dure depuis ce mois d’avril 2011 où il avait été alpagué par les Forces nouvelles, aidées en cela par la puissance de feu de l’armée française. Neuf ans plus tard, son successeur semble résolu à lui barrer le retour au pays et n’hésite pas à sortir de sa gibecière toutes les manœuvres politiques les plus sordides pour y parvenir.
A côté de Laurent Gbagbo installé à Bruxelles depuis son acquittement, il y a Charles Blé Goudé, son bras droit et ex-ministre de la Jeunesse qui risque de connaître le même sort. A trois mois du scrutin d’octobre prochain, la crédibilité de la Commission électorale indépendante dont la composition et l’impartialité ont été décriées par l’Opposition est plus que jamais remise en cause. Et il apparaît évident que les actes qu’elle viendrait à poser risqueraient de semer les germes d’une crise préélectorale ou post-électorale à l’image de sa devancière conduite par Youssouf Bakayoko.
En attendant l’ouverture prochaine du contentieux électoral prévu du mercredi 5 jusqu’au vendredi 7 août 2020, Ibrahime Coulibaly Kuibert, l’hôte de la délégation de l’EDS qui dit avoir pris acte de la démarche de ce mouvement fera mieux d’œuvrer à poser des actes qui ramèneraient la quiétude et la sérénité dans le sérail politique ivoirien afin de faire l’économie d’une nouvelle crise qui pourrait de nouveau ensanglanter la lagune Ebrié qui peine déjà à se réveiller du cauchemar de 2011.
Davy Richard Sekone


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