La rue a eu finalement raison sur l’autorité dans la levée de la mesure de fermeture des lieux de cultes notamment les mosquées.
Dans un communiqué rendu public dans la soirée du samedi 2 mai 2020, soit quelques heures après la manifestation dont son siège a été le théâtre, la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) a annoncé qu’en réponse à sa lettre du 20 avril dernier, le ministre en charge du culte a autorisé l’ouverture des lieux de cultes à «compter de ce jour » sur toute l’étendue du territoire national.
«Cette réouverture des mosquées devra se faire dans le strict respect des mesures barrières déjà édictées par la FAIB », indique le communiqué. En outre, le texte demande aux responsables des structures de gestion des mosquées, le respect des consignes suivantes à la reprise des prières collectives. Il s’agit de : «terminer la prière de Icha et de Tarawih au plus tard à 20 heures 30 pour prendre en compte le contexte du couvre-feu (21 heures à 4 heures du matin), suspendre les assises de tafsirs et privilégier la diffusion par les médias (radio, TV, réseaux sociaux), éviter les prises de repas communautaires à la rupture du jeun, le soir dans les mosquées et privilégier la distribution des kits à chaque jeûneur».
Rappelons que dans la journée du samedi 2 mai 2020, des manifestants avaient pris d’assaut le siège de la FAIB pour «exiger la réouverture immédiate des mosquées». Visiblement très remontés, les frondeurs disent être venus informer les premiers responsables de la Fédération des associations islamiques du Burkina de leur volonté de procéder à la réouverture des mosquées au plus tard le lendemain dimanche sous peine de les voir prendre les devants pour le faire eux-mêmes. Dans leur élan, ils avaient procédé à l’ouverture des portes de la mosquée du siège de la FAIB. Cet ultimatum a-t-il pesé dans la balance pour «précipiter» la décision de réouverture ? Ne s’agit-il pas d’une décision prise aux forceps ?
Nul ne saurait le dire avec précision. Mais nous sommes tentés de le croire dans la mesure où la gestion de la crise sanitaire consécutive à la pandémie du Covid-19, plusieurs mesures de restrictions ont été levées au lendemain de manifestations de rue comme ce fut le cas pour les marchés et yaars.
La veille, vendredi 1er mai 2020 à Bobo-Dioulasso, plusieurs fidèles musulmans avaient déjà bravé la mesure d’interdiction en se regroupant pour la prière de vendredi dans la grande mosquée de Dioulassoba.
Notons qu’ en dépit de cette décision de réouverture du ministère en charge du culte, les églises catholiques et évangéliques restent fermées jusqu’à nouvel ordre.


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