Il en reste à peu près une quarantaine qui sont vivants et qui souffrent le calvaire depuis 60 ans, même si par rapport à leurs collègues d’armes qui ne sont plus, ils ont de la chance ! Eux, ce sont les tirailleurs sénégalais, expression générique, qui agglomère les soldats de l’ex-Soudan français (Mali actuel), l’ex-Dahomey (Bénin), l’ex-Haute-Volta (Burkina Faso), et bien le Sénégal, ces soldats qui ont combattu pour la France, sur différents théâtres d’opération.
Ce 14 avril 2023, Emmanuel Macron a reçu 9 survivants de ces anciens combattants africains, avant leur départ au Sénégal, où ils pourront y résider de façon permanente, tout en touchant leur «pécule» de 800 Euros/mois (et surtout munis d’une aide financière exceptionnelle). Un tournant à 180° de la part de la France, qui exigeait que ces hommes qui ont lutté en Algérie et en Indochine, résident au moins 6 mois en France, pour prétendre à ce droit qui est leurs pensions de retraite.
Mais que de parcours digne d’un ancien combattant pour en arriver là dont les péripéties sont les suivantes :
En 2006, avec la sortie du film «Indigène», le président Jacques Chirac décristallise la pension de ces tirailleurs qui était gelée après les indépendances. Ils toucheront 450 Euros/mois.
2016 : le président François Hollande poursuit cette amélioration envers les survivants de l’armée noire, en naturalisant plusieurs d’entre eux, pour leur permettre de toucher le «Minimum vieillesse» de 850 Euros/mois.
6 novembre 2018 : Macron inaugure un monument rendant hommage aux tirailleurs sénégalais à l’occasion du centenaire de l’Armistice.
9 janvier 2023 : à l’occasion de la sortie du film Le Retour des tirailleurs avec Omar Sy, Macron prend l’engagement qu’ils pourront retourner chez eux, tout en touchant ce Minimum vieillesse.
Ces 9 tirailleurs sénégalais reçus par le président fançais, et qui repartent chez eux dotés de ce soutien financier consistant sont donc nos «poilus» qui auront eu la chance de bénéficier cette reconnaissance de la France étant vivant.
L’auteur de ces lignes dont le géniteur «Tinga» fut un ancien combattant aurait eu 93 ans en 2023, ne peut que saluer cette justice et cette reconnaissance sur le tard par la France pour laquelle, ils se sont battus sur divers fronts, car ces derniers tirailleurs sénégalais sont tous nonagénaires.
Cristallisation, décristallisation, possibilité de résider dans son pays et de bénéficier de la pension, la France, 60 ans après les indépendances africaines continue à faire amende honorable, et à cette France les Tirailleurs sénégalais reconnaissants, car mieux vaut tard que jamais !
Zowemanogo Dieudonné ZOUNGRANA


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