Pour autant que la mémoire ne flanche pas où omission, l’application de la peine capitale au Burkina Faso l’a été en 1988. Avant cela, dans les années 70, des coupeurs de tête avaient été appréhendés et exécutés. On était sous le régime de Général Sangoulé Lamizana. Abolie le 31 mai 2018 sous le pouvoir de Roch Kaboré, la revoilà introduite dans le Code pénal burkinabè. Déjà en novembre dernier, le Garde des Sceaux avait affirmé que le gouvernement comptait réintroduire cette peine dans le corpus de la justice. En Conseil des ministres ce 4 décembre 2025, la peine de mort revient donc 7 ans après son abolition. Tombent sous le coup de cette peine de mort, la haute trahison, le terrorisme, l’espionnage. On se rappelle déjà que la législation contre les personnes LGBTQ avait été également musclée par l’ALT en septembre dernier avec des condamnations prévues pouvant aller à 5 ans de prison pour « les auteurs de pratiques sexuelles ».
Pour ce qui est de la peine de mort, son retour selon le ministre Edasso « l’adoption de ce projet de loi s’inscrit dans la dynamique des réformes globales du secteur, pour une justice qui répond aux aspirations profondes du peuple ». Espionnage, haute trahison et terrorisme, c’est ce triptyque qui fait risquer cette peine capitale à quiconque s’y adonne, et lorsque le fait est avéré. Dissuasive, elle est dans ce contexte sécuritaire où le Burkina Faso lutte contre ceux qui ont pris les armes contre des populations burkinabè. Comment sera-t-elle appliquée ? Qu’en sera-t-il de la grâce présidentielle ?
Réponses lors de la validation du texte à la’ALT.


COMMENTAIRES