Retour de Peter Mutharika à la présidentielle au Malawi : Un pays bien portant démocratiquement, et malade économiquement

Retour de Peter Mutharika à la présidentielle au Malawi : Un pays bien portant démocratiquement, et malade économiquement

Il n’y aura pas de second round à la présidentielle au Malawi. L’ex chef de l’Etat, Peter Mutharika du Parti démocrate-progressiste, signe son retour, en étrillant celui qui l’avait battu il y a 5 ans Lazarus Chakwera, lequel, a surpris tout le monde à commencer par ceux de son camp, le Parti du congrès du Malawi (MCP) en passant d’une contestation du scrutin pour des anomalies avérées, à une reconnaissance de la victoire de son challenger, sans attendre la proclamation de la commission électorale. C’est suffisamment rare pour ne pas souligner l’attitude de ces 2 vétérans du microcosme politique malawite : Peter Mutharika, 80, du Parti démocratique-progressiste (DPP) a été président du Malawi, avant d’être battu en 2020 par Lazarus Chakwera, 70 ans. Si Lazarus a félicité son adversaire pour sa victoire, il a tout de même maintenu les anomalies, qui doivent être corrigées. Et si ce dernier a reconnu sa défaite, c’est que la longueur d’avance de son octogénaire de rival était telle, qu’elle était irrattrapable. 60 % des suffrages à ce premier tour, ce qui représentent les 2/3 des voix en compétition à ce vote. C’est à l’honneur de ces 2 hommes politiques qui jouent le fair-play à ce match retour, gros marqueur aussi que la démocratie dans ce pays est désormais une culture bien ancrée. Le 16 septembre dernier, la présidentielle couplée aux législatives, ont été bien organisées et se sont bien déroulées grosso modo. 59% pour Lazarus en 2020, et 60% pour Mutharika en 2025, c’est de vraies alternances, qui dénotent d’une bonne santé démocratique. La démocratie ne se mange pas, et c’est le problème actuel du Malawi qui croule sous une inflation de 33%, et les 70% des 21 millions d’âmes du Malawi vivent en dessous du seuil de pauvreté avec l’indicateur de la Banque mondiale qui est de 2,15 dollars. C’est d’ailleurs cette économie exsangue qui a causé la perte électorale du président sortant.

L’agriculture est en rade avec une tendance haussière des prix des engrais et denrées de première nécessité. A ces questions, s’ajoutent également les griefs de mauvaise gestion, de dilettantisme et de corruption qui sont brandis contre Lazarus. Bémol pour dire que le peuple est changeant, ce sont les mêmes reproches qu’on a fait à Peter Mutharika en 2020 pour ne pas le voter. C’est dire que l’ancien-nouveau président élu, devra maintenant avec ce mandat, l’ultime sans doute, il devra convaincre surtout économiquement par une bonne gestion et une exemplarité dans la gouvernance. Le cas malawite, repose la problématique de la dualité démocratie-économique. Faut-il une démocratie à la grecque, ou celle forgée par un Paul Kagamé, à la rwandaise, moins d’alternance, moins de libertés, mais un pays qui tourne comme une ruche ?

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