Retour supposé de François Bozizé : La RCA n’en finira pas de regretter Barthélémy Boganda

Retour supposé de François Bozizé : La RCA n’en finira pas de regretter Barthélémy Boganda

François Bozizé revient comme il était parti il y a 6 ans à travers forêts, pistes et cachettes. L’histoire begaie en RCA. Chassé du pouvoir le 24 mars 2013 par une coalition hétéroclite, la seleka, François Bozizé qui était lui-même parvenu au pouvoir en renversant le président agronome, amateur de spiruline, Ange-Félix-Patassé, serait revenu en  catimini ces derniers jours en RCA, selon son fils Jean Francis Bozizé, et surtout aux dires du porte-parole de son parti, le KNK, Christian Guenebem.

Il est bien là en RCA, certes il n’est pas revenu par la «grande porte» dont il escomptait récolter l’usufruit par des bains de foules des Kwanakistes, mais, il semble avoir signé son retour.

Bozizé n’a pas attendu la fin de la bataille juridique «subterfuge politique» crient les partisans pour rentrer. En fait, il a contourné la circulaire des autorités qui interdisait tout avion transportant Bozizé d’atterrir en RCA. Attaqué en justice par ses avocats, le tribunal administratif n’a jusqu’à présent pas tranché pour lever ou non ce travel ban concernant l’ancien président.

D’où le retour du reprouvé d’abord par «la route à pied», puis «dans un véhicule» un remake qui rappelle sa fuite en 2013 avec son fils Francis Bozizé à travers champs et forêts jusqu’au Cameroun, mais dans le sens inverse.

Que renferme ce retour nimbé de jeu de cache-cache, qui aurait donné à sourire, s’il n’y avait pas le destin de ce pays meurtri déjà par des mutineries à n’en pas finir 7 Républiques, plus ou moins bananières, et un empire ubuesque ?

Rien de positif car renversé à quelques mois de la fin de son mandat, Bozizé ne rêve que d’une revanche.

Bien qu’il ait pris soin de décliner l’investiture de son parti le KNK, lors du conseil national le 12 août 2019, «se donnant le temps de réfléchir», on le voit venir, et sauf assèchement de l’Oubangui, le prochain congrès le choisira comme cornac pour la course à la magistrature de 2020, et revoilà l’histoire qui repassera les plats en RCA. En effet, Bozizé candidat, on voit mal comment empêcher Michel Djotodia, ou son représentant selekiste de postuler.

Car bien que sous sanctions onusiennes et dans la lorgnette de la justice centrafricaine, Bozizé estime que tant d’autres responsables, dans le même cas que lui, qui sont escortés par des soldats de l’ONU armés, et qui se sont taillés des régions circulent en RCA, il n’y a pas de raison qu’on lui cherche des poux sur le crane.

A la vérité, l’ex-Oubangui-Chari depuis son 1er président Barthélémy Boganda, disparu dans un mystérieux accident d’avion, excepté ce dernier n’a jamais eu un président capable de gouverner véritablement le pays . L’espoir était né avec Touadera, qui a bénéficié du soutien des Nations Unies, de la France et des PTF, mais, il fut incapable hélas, de démanteler la kyrielle de rebelles, qui se servaient sur la bête, et à ce jour, il ne contrôle que Bangui, et peut-être ses faubourgs, les méchantes langues disent que c’est seulement le Palais de Renaissance. Sa tambouille avec l’ex-président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua n’a rien arrangé. C’est dire que la RCA, qui vit actuellement sous quasi-tutelle, est un terreau favorable pour un homme aguerri tel que Bozizé qui sait que dans ce pays, la dévolution du pouvoir passe d’un putschiste à l’autre ou d’élections factices. C’est un homme qui peut arriver à fédérer des groupes, qui va surfer sur la situation du pays, et qui compte toujours de solides soutiens au sein des FACA.

Dans ce pays, toujours à califourchon de l’entre-deux–fragiles, tout est possible, y compris, le retour d’un Bozizé au pouvoir, ce qui serait un pis-aller. Car justement, le pays a souffert de l’impéritie cette classe politique, des rebellions, des hordes de J.P. Bemba, des troupes de Bozizé et de la guerre Seleka-antibalaka. Un revenant tel que Bozizé est encore un saut dans l’abîme.

L’ex-Oubangui-Chari, se cherche de nos jours un second Barthélémy Boganda, ce prêtre devenu député autochtone, puis 1er président du pays qui fut véritablement un homme d’Etat, malgré la brièveté de son passage comme président. Bozizé en est loin, et le salut ne peut venir que des populations qui devront d’abord se trouver des dirigeants légitimes et compétents, aux antipodes des putschistes absous ou des hommes d’estrade.

Sam chris

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