Afrique intelligence qui a bu à bonne source avait balancé l’information dès le 17 décembre annonçant l’annulation du séjour du président français au Mali, nouvelle confirmée par l’Elysée le lendemain pour cause de Covid-19.
A vrai dire, cette déconvenue qu’on peut qualifier de diplomatico-militaire n’étonne guerre car au fur et à mesure que se rapprochait le 20 décembre enflait sur les nauséeux réseaux sociaux des infos fausses, ou extrapolées qu’on distillait à dessein pour envenimer la situation.
Convenons, les relations entre Paris et Bamako sont neigeuses du fait de certains évènements récents tels les durs propos échangés entre Choguel et Macron, l’affaire Wagner en gros ce que notre confrère Marianne a qualifié de ressentiment français qui traverse de part en part Dakar à Ouagadougou.
Et au Mali parmi les griefs envers Paris et la CEDEAO aussi il y a l’exigence d’un timing sur la fin de la Transition une ligne intangible pour la France même si matériellement on sait que la date du 27 février pour organiser des élections relèverait du miracle. De toute façon à Bamako, les Assises Nationales à problème ont post-posé la pacification du pays autrement dit la fin du terrorisme avant les votes. Le hic c’est que personne encore moins les putschistes maliens ne savent quand prendront fin ces attaques d’Al-Qaïda, de l’EIGS ou du GSIM.
Il y a également ce que d’aucuns avancent comme raison (invérifiable du reste) qui a fait capoter cette visite à savoir que Jupiter voulait faire venir Nana-Akufo Addo le président en exercice de la CEDEAO et même certains chefs d’Etat du G5 Sahel à son aparté avec Goïta, en clair organiser un sommet sur le Mali à…Bamako.
Est-ce cette coupe jupitérienne trop pleine pour Goïta qui serait à la base de l’annulation de ce rendez-vous ?
Mais quoique ce déplacement ait été sous de mauvais auspices, il aurait pu avoir lieu pour tenter un début de gommage de toutes ces aspérités divergentes.
La jeunesse, la vox populi et même des dirigeants africains notamment dans l’ex-glacis hexagonal indexent la France pour le retard accusé pour le terrorisme qui ne finit pas au Sahel …et trouvent là pain béni pour solder les comptes avec l’ex-colonie.
Le Mali en fait partie et pourtant cette déconvenue diplomatique n’a fait que retarder une rencontre qui s’avère indispensable et inéluctable.
D’abord parce que c’est un partenaire et allié traditionnel et malgré le redéploiement de Barkhane, la France reste au Mali et au Sahel et demeure l’avocate du Sahel dans certaines instances internationales ou la voix des Sahéliens est inaudible.
On perçoit chez la France un certain activisme diplomatique sur le continent qui date depuis que d’autres puissances mondiales comme la Chine ou la Russie ou encore la Turquie ont posé leurs pénates au Sahel mais revenant au Mali ce serait tout bénéfique que Macron et Goïta se parlent et s’écoutent. Ils peuvent ne pas être d’accord sur certains points mais doivent pouvoir trouver un schéma qui satisfasse le peuple malien et celui français car au-delà de leur personne, c’est l’intérêt des populations qu’ils défendent.
Deux adultes tous quadragénaires de surcroit chefs de l’Etat doivent pouvoir se parler d’homme à homme.
C’est dire que ce gros lapin politique du 20 décembre et même à l’heure où les planètes entre l’Elysée et Koulouba pardon Kati, les deux présidents se parleront tôt ou tard mais le plus tôt serait l’idéal.
La rédaction


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