Rétrocession du 43e BIMA aux FANCI à Port-Bouet : Fin d’une époque, pas  d’un partenariat !

Rétrocession du 43e BIMA aux FANCI à Port-Bouet : Fin d’une époque, pas  d’un partenariat !

Révision de la coopération militaire n’est pas synonyme de rupture. Tel est le sens des propos de Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense de Côte-d’Ivoire, au sujet de la rétrocession du 43e Bataillon d’infanterie de Marine (BIMA) aux FANCI, qui interviendra ce jour vendredi 20 février 2025 à Port-Bouet !

Une opération de remise de cette Base française confirmée par le chef de détachement de liaison du 43e BIMA, le colonel Bruno Yver. Aujourd’hui donc, dans la commune de Port-Bouet, les deux ministres Sébastien Lecornu et son homologue ivoirien, le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, parapheront les documents de rétrocession de ce 43e BIMA.

La présence en personne du ministre des Armées françaises souligne que s’il y a bien un départ des troupes françaises de Côte d’Ivoire, la coopération militaire est loin d’être terminée.

Certes, l’annonce de ce départ par le président Ouattara le 31 décembre 2024 consécutif à celles lointaines du Mali-Burkina-Niger, et récemment du Tchad et du Sénégal, marque assurément la fin d’une époque, surtout que dans les pays de l’AES et du Tchad, il y a eu dénonciation des Accords de défense, mais pour le cas du 43e BIMA, les choses se présentent un peu différemment.

Prise dans un ersatz géopolitique de sentiment anti-français au Sahel et au Sahara, Ouattara a-t-il voulu contenter une certaine jeunesse ivoirienne ras-le-bolisée par le paternalisme et la condescendance de l’ex-métropole ? Car, ça se sentait que ce gufstream qui s’est emparé de la sous-région au sujet de la France a fait des dominos, mais l’emboitement s’arrête peut-être là. Car le 43e BIMA part, mais la relation militaire continue entre armées tricolore et FANCI :

Ainsi en sera-t-il d’une équipe de l’armée de l’air française, déployée à Bouaké, pour former des pilotes ivoiriens.

La création d’un centre d’aguerrissement pour les militaires ivoiriens, lequel selon le ministre Téné Birahima dans l’optique d’étoffer la compétence des FANCI pour les missions onusiennes.

Le renforcement de la coopération entre les forces conventionnelles des 2 pays.

Le soutien de l’armée française dans le domaine du renseignement et des opérations spéciales.

On le constate donc, ce 20 février 2025, scelle le sort du 43e BIMA et contente tous ceux qui ne veulent plus de ce cordon ombilical militaire trop ombrageux entre la France et les ex-colonies. Et surtout rebus d’un néocolonialisme selon la terminologie en vogue, chez les panafricanistes.

Mais de là à chanter le requiem du partenariat en la matière entre la Côte d’Ivoire et la France, c’est trop s’aventurer. Il s’agira d’une coopération militaire «réarticulée» soft, on dirait dans le langage économique aérien, une coopération low cost ! Evidemment, que certaines scories de l’ère néocoloniale qui a subsisté disparaîtront d’elles-mêmes :

Plus question par exemple d’un feu orange de l’Elysée pour faire chuter un président pas trop accommandant, mais à contrario, plus d’opération genrée Banacuda pour remettre un pantin en selle.

Disparition ou amoindrissement des opérations de barbouzerie, même dans cette Côte d’Ivoire francophone et francophile jusqu’à la moelle ! Plus de remake d’un 24 décembre 1999 (coup d’Etat de Robert Guëi) avec un Henri Konan Bédié qui a emprunté le tunnel de sa résidence jusqu’à l’ambassade de France pour son exfiltration, ni d’un scénario des bombardements des avions Sukoï en novembre 2004 par l’armée française. Tous ces faits sont inimaginables de nos jours. Bref, c’est une coopération militaire expurgée de certaines mœurs héritées de la colonisation qui régira ce nouveau départ à partir de ce 20 février 2025. Fin d’une époque donc et non celle d’un partenariat.

 

La REDACTION

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