Lorsqu’un ex-seigneur de guerre est dans le box de la justice, c’est déjà une petite victoire pour les victimes, à fortiori s’il écope d’une lourde peine. Cas de Roger Lumbala ex-rebelle dans l’Est de la RD Congo dont les sicaires ont commis des crimes entre 2002-2003. Durant 5 semaines, le tribunal parisien s’est attelé à chercher la vérité et à rendre la justice. Avocat général et parties civiles ont accordé leurs violons et les charges contre Roger Lumbala, ont été écartelés devant la Cour d’Assises.
In fine, l’ancien chef de guerre prend 30 ans, soit 10 ans que la réquisition initiale. Tous les chefs d’inculpation ont été confirmés allant de l’aide aux violes à celle de travaux forcés en passant par entente criminelle. C’est une victoire pour les familles des victimes, et pour la justice et encore un grand avertissement pour tous ceux qui sont encore sur le même Est de la RDC, et qui s’adonnent aux mêmes actes, sinon pires !
Le condamné qui était dans la salle à l’énoncé du verdict, l’a compris malgré l’apparente impassibilité d’un visage, sait que c’est fini. Et a sans doute pensé à Crimes et Châtiments.
Au-delà de Roger Lumbala, tous les chefs de guerre entourés de spadassins qui écument cet Est de la RDC, qu’ils appellent M23 ou autres devront songer à la paix, à faire cesser la guerre, car la justice est lente souvent impuissante en apparence, mais elle a la mémoire longue et frappe toujours à moyen ou long terme, pour peu que les victimes estent devant elle.
En temps de guerre, tout n’est pas permis dans ce Goma, Bukavu et Uvira, même si on est les forts du moment. Roger Lumbala a été condamné parce qu’il est coupable, mais à une lourde peine, pour l’exemple.
Cependant, il semble que ce genre de procès dissuade peu, à tout le moins n’empêche guère aux reîtres armés de commettre des crimes contre l’humanité. Mais la justice est telle qu’en chacun de ses actes, il y a toujours la recherche du progrès, même si sa faiblesse est cette amnésie qui rattrape vite les hommes !
Aujourd’hui au Faso
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