De par la volonté de Patrice Talon, Romuald Wadagni anciennement grand argentier du Bénin (avec Mariam Talata comme colistière) a été choisi pour porter les couleurs de la majorité à la présidentielle de mars 2026. Le dauphin a été adoubé le samedi 4 octobre 2025 par le parti présidentiel. Un dauphin débusqué trop tôt ne fait pas de vieux os, dit-on, sorti tard il risque de rater le coach, un timing que le camp de Talon a bien jaugé avant de sortir ce quinquagénaire du chapeau.
Exit le milliardaire Boko, qui croupi en prison pour avoir cru que son amitié, sa proximité et le long compagnonnage avec Talon faisait de lui le successeur tout désigné quitte à ourdir un coup foireux. Mal lui en a pris ! Si là à Parakou, tout le camp présidentiel a fait chorus derrière le dauphin, Abdoulaye Bio Tchané, du Bloc Républicain au patron de l’UPR Joseph Djogbenou, c’est qu’ils ont compris que c’est le choix de Talon, l’actuel maître des horloges au Bénin, même si ce dernier les a consultés avant de jeter son dévolu sur Wadagni. La rivalité entre lui et Djogbenou était bien connue des Béninois. Tout cela est désormais derrière, et il faudra se battre pour conserver le fauteuil présidentiel. Il y a une trotte entre être un bon ministre des Finances et s’installer au palais de la Marina et en être un bon locataire ! L’homme en a une claire conscience, à l’écouter à Parakou ce samedi 4 octobre, lui qui a remercié les militants et le chef de l’Etat Talon, et a promis qu’il aura « l’intégrité et la constance chevillées au corps ». Il en aura besoin, car même affaiblie, l’opposition les Démocrates, qui voient déjà d’un mauvais œil ce timing d’investiture à Parakou, ce Nord réputé fief de Boni Yayi leur leader, cette opposition ne lui laissera pas le champ libre.
Des obstacles il en aura à la pelle durant les 7 mois qui séparent de la présidentielle, pendant la campagne et après le vote. En outre, même si Patrice Talon a « choisi d’être impopulaire » c’est lui qui ledit, le sortant a hissé le Bénin haut économiquement avec des fondamentaux solides : le taux de chômage qui était de 38,2% en 2021 a connu une baisse, la cherté de la vie demeure, mais quelques réformes en ont atténué les effets, dans le creuset au « hautement social » cher à Talon. Et si du premier mandat 2016 à 2025, tout n’a pas été rose, l’existant qu’en a dressé le 18 septembre 2025, le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji montre des améliorations dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’accès à l’eau, de la digitalisation des services publics… « le bilan du président Talon est bon » a-t- il affirmé. Outre le défi de se faire élire en mars 2026, Wadagni une fois élu devra consolider cette dynamique, tout en pacifiant le sérail avec l’opposition dont les relations avec Talon furent tout sauf sereines.
Aujourd’hui au Faso


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