Quatre jours après son arrestation, l’artiste a été retrouvé pendu dans sa cellule. Il se serait suicidé, selon un communiqué de la police nationale. Le musicien rwandais Kizito Mihigo avait été libéré de prison en septembre 2018 après que le président Paul Kagame a autorisé sa libération anticipée, aux côtés de plus de 2 000 autres prisonniers, dont le leader de l’Opposition rwandaise Victoire Ingabire.
Le chanteur âgé de 38 ans avait été arrêté jeudi 13 février dans le district de Nyaraguru, dans le Sud du Rwanda. Il tentait de se rendre au Burundi, selon les autorités. Il aurait été arrêté en compagnie d’un autre individu après avoir été repéré par deux fermiers. Il est décédé ce lundi 17 février, a-t-on appris dans un communiqué publié par la police nationale, qui évoque un suicide. Le porte-parole de la police John Bosco Kabera a déclaré que le chanteur avait reçu la visite de membres de sa famille et de son avocat durant sa détention.
Chanteur de gospel très populaire, Kizito Mihigo s’est attiré les foudres du Front populaire rwandais (FPR au pouvoir) en 2013 après avoir composé des chansons qui remettaient en question le contrôle strict du gouvernement sur l’héritage de la tragédie de 1994.
Sa musique a été rapidement interdite. Deux ans plus tard, il a été accusé de terrorisme et de soutien à un mouvement politique d’opposition et condamné à 10 ans de prison. Ses avocats avaient souligné l’absence de preuves contre leur client. Il était jugé aux côtés de trois coaccusés : un journaliste, Cassien Ntamuhanga, un soldat démobilisé, Jean-Paul Dukuzumuremyi, et Agnès Niyibizi, une femme accusée d’avoir servi de trésorière au Congrès national rwandais (RNC). On leur reprochait la préparation d’attentats pour venger la mort d’un fondateur du RNC, Patrick Karegeya, ex-chef des renseignements rwandais retrouvé mort étranglé en Afrique du Sud début 2014. Kizito Mihigo avait plaidé coupable et le procès avait à l’époque fait polémique.


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