En édictant des mesures d’accompagnement contre l’impact des décisions anti-Covid-19 (quarantaine, fermeture de marchés …) les autorités burkinabè à l’évidence n’entendent pas s’arrêter là. Depuis quelques temps, certains partis et OSC demandaient que le pouvoir cède le salaire de ses membres pour participer à l’effort sanitaire. Cas du MPS de l’ex-premier ministre Yacouba Isaac Zida qui suggérait par voie de pétition 1 mois de salaire comme écot. Roch Kaboré et son gouvernement ont fait plus.
1 mois de salaire pour les ministres, 2 mois de salaires pour les ministres d’Etat, 4 mois pour le Premier ministre. Et pour le chef de famille le chef de l’Etat, 6 mois. Plusieurs millions de F CFA vont ainsi rejoindre la cagnotte de plus du milliard qui doit aider à soulager les combattants montés au front contre cette maladie invalidante de toutes les capacités de l’être humain.
Sur le plan africain, le président Kaboré et ses ministres ont fait fort. En Afrique du Sud, c’est un tiers de leurs salaires sur trois mois que le chef de l’Etat Ramaphosa et ses collaborateurs ont cédé à cet effort de guerre.
Au Ghana, le président n’a pas dépensé plus de trois mois de salaire. Tout comme au Mali et au Malawi. Roch Kaboré trotte donc en tête de peloton des contributions financières s’il s’agissait d’une course cycliste.
Malheureusement, ce n’en est pas une. C’est bien une course, mais contre la mort qui ne doit pas engranger d’autres victoires en emportant d’autres vies. Contre un dérèglement social où mosquées et églises sont fermées, où les êtres humains sont forcés de renoncer à des gestes séculaires (se saluer, s’embrasser, se rendre visite) qui ont forgé l’humanité et sont des signes de son existence, sont remis en cause. Contre le délitement de l’économie et la menace de temps sombres pour des Burkinabè qui tiraient déjà le diable par la peau des fesses (puisqu’il ne reste plus de trace de queue à force de l’avoir tiraillée).
Et à cette course-là, les comparaisons ne tiennent pas la route de la décence tout comme les polémiques qui pourraient en découler.
L’essentiel, l’idéal, l’espoir est que cette contribution gouvernementale et présidentielle puisse aider réellement à soulager les équipes médicales qui se battent contre le mal, à acheter plus de tests pour avoir une idée plus réelle des cas contaminés. Et surtout, à avoir le maximum de masques pour les Burkinabè. Le port de cette protection contre le coronavirus étant devenu indispensable à partir du 27 avril 2020, il est aussi indispensable qu’elle soit accessible en masse.
Cet effort de l’exécutif est à saluer. Pourvu maintenant que les couacs constatés çà et là se résorbent et que le Covid-19 soit écrasé dans les meilleurs délais.
Ahmed BAMBARA
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