Les linéaments ont été tracés à N’Djamena sous l’égide des autorités tchadiennes le 19 avril 2025, et hier 10 juillet à Bangui, chefs des mouvements rebelles UPC et 3R et pouvoir centrafricain ont enfin signé un accord de paix censé apporter la sérénité entre ceux qui ont pris les armes contre Bangui et l’Administration du président Archange Touadera.
Ali Darassa, le patron de l’UPC et le général Simpe Bobbo des 3R ainsi que des personnalités tchadiennes ont atterri hier dans la capitale de RCA pour cet accord qualifié d’historique, même si d’aucuns restent circonspects. Sitôt les documents de paix signés, place aux actes, et c’est à quelques encablures de Bombori qu’Ali Darassa ira avec les personnalités du pouvoir pour désarmer ses hommes sur place !
En réalité, la trame de ce modus vivendi repose sur le dépôt des armes côtés rebelles, la renonciation de l’UPC et des 3R au recours des armes, suivis d’un processus forcément corsé de DDR, Désarmement, Démobilisation et Réinsertion qui devrait durer 4 mois.
En retour, des places à la table du seigneur comme ministres, DG ou autres postes prestigieux pour les ex-rebelles. En un mot comme en mille, accepter remettre les armes contre des postes dans l’Administration et les avantages qui vont avec !
Tout cela est bien beau sur le papier, mais à l’épreuve de l’application, certains montrent un optimisme mesuré surtout qu’il y a eu des précédents fâcheux. En effet, ce n’est pas la première fois qu’une telle paix est signée entre les croquants de la Forêt oubanguissoise et le pouvoir en place, et puis, il y a tellement une foultitude de rebellions qu’un Accord signé entre des groupes, n’engage pas d’autres disséminés dans la luxuriante forêt de RCA. Qu’Ali Darassa appose sa signature sur un document n’engage pas par exemple les hommes de Miskine, ou le MPC de Mahamat Al-Khatim…
Bref, s’il faut croire en la paix dans l’ex-Oubangui-Chari avec l’UPC et les 3R qui déposent les armes, il y a loin la véritable pacification sans tous les mouvements politico-militaires qui grenouillent dans ce pays. La guerre fratricide Seleka # anti-Balaka est là pour nous le rappeler.
Aujourd’hui au Faso


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