Linéament après linéament, le Qatar continue à déblayer le touffu et mortel dossier du conflit à l’Est de la RD Congo qui oppose ce pays au mouvement politico-militaire M23 : A preuve, la signature ce 15 novembre d’un accord-cadre à Doha, petit marche pied vers une paix entre les belligérants au Nord et au Sud Kivu.
Lorsque soudain à Doha le 18 mars 2025, l’image de Félix Tshisekedi et Paul Kagame assis en face de l’Emir Al Thani du Qatar a fait le tour du monde, l’étonnement a fait place à l’espoir vite heurté par l’existant au Nord et au Sud Kivu, puis avec la diplomatie américaine, on s’est remis à croire. Sans pour autant se faire trop d’illusions sur la poursuite du bruit des canons à l’Est de la RD Congo. Ce samedi 15 novembre 2025, avec le paraphe de cette esquisse de la paix, il y a encore de petits frémissements, relatifs à l’avènement d’un long calme. Que s’est-il passé dans la capitale qatarie ce 15 novembre 2025 ?
Outre les deux protocoles signés en juillet, il y a 6 autres qui s’ajoutent censés muscler le protocole de pacification. Mais aucune des clauses « gribouillées » à l’encre effaçable forcément n’est contraignante, comme l’a souligné ex-cathedra le représentant du M23. Autant dire que cet accord-cadre est arrimé à la réalité sécuritaire dans l’est de ce pays-continent. C’est sans aucun doute, le conseiller spécial Afrique du président Trump, Massad Boulos qui a le mieux campé l’esprit et la lettre de l’acte posé à Doha : Il n’y a pas à s’attendre à des résultats immédiats hic and nunc… ce n’est pas comme un interrupteur qu’il faut appuyer pour allumer et éteindre… laissera t- il entendre en substance avant de souligner le long processus qui devra accompagner le conclave de Doha ! Lever, les obstacles qui inhibent le retour à une paix véritable en RDC, objectif ultime non seulement de la Déclaration de principe en faveur de la paix signée en juillet à Doha, mais aussi qui épouse les lignes de l’Accord de paix arrêté à Washington en juin 2025. Tous deux ont fait flop ! Eu égard à ce constat et sans tomber dans un pessimisme noir, il ne faut pas non plus charrier dans un optimisme benoît. En effet, cette diplomatie des petits pas sous-tendue par les pétrodollars, a mis en évidence que la RDC et le M23 se sont mis d’accord sur leurs désaccords. C’est toujours bon pour avancer.
Ensuite, tous ces temps morts et ces accalmies ont été bénéfiques pour la RDC comme le M23 pour se réarmer et s’équiper. Et de facto, plusieurs questions mettent à mal cet accord-cadre, sans pour autant l’infirmer :
– Si le retour de l’Etat congolais dans cet Est du pays (armée, police, administration) est une des articles de cet accord, comment comprendre que le M23 mette concomitamment « sa justice en place » avec le recrutement de magistrats, et régente les services publics au Nord et Sud Kivu ?
– Concrètement, comment faire partir le M23 à défaut de les désarmer, et faire de même pour les Wazalendo et autres FDLR ?
Doha va-t-il passer la main à l’UA via son médiateur attitré le président Faure Gnassingbé ?
On l’aura constaté, c’est un schéma fragile, sinon bancale à l’épreuve de l’éternel staccato des armes dans cette région de la RDC.
Aujourd’hui au Faso


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