Sommet USA-Afrique vs BRICS : Une semaine géopolitique internationale chargée

  Sommet USA-Afrique vs BRICS : Une semaine géopolitique internationale chargée

5 chefs d’Etat africains triés sur le volet, le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, le Gabonais Brice Clotaire Oligui, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embaló, le Mauritanien Mohamed Ould Gazouani, et le Libérien Joseph Boakaï seront les invités spéciaux de leur homologue américain entre le 9e et le 11 juillet à Washington. Un mini-sommet portant sur 2 thèmes majeurs : le commerce et l’économie.

D’abord, à chaud, il est à s’interroger pourquoi le choix de ces 5 pays lesquels a priori ont sans doute un partenariat avec l’Oncle Sam mais pas si gigantesque au point d’être préférés par rapport par exemple à la RD Congo, au Rwanda, au Kenya, à la Zambie ou à l’Afrique du Sud ?

Ensuite, pourquoi serrer la vis envers le continent, jadis qualifié de «merde», pourquoi des mesures coercitives telles le retrait de l’OMS, la réduction de la voilure de l’AGOA, la dissolution de l’USAID, pourquoi après ces mesures qui frappent le continent, initier un tel mini-conclave ? La réponse se trouve peut-être au Brésil en partie en tout cas avec le sommet des BRICS qui s’est ouvert aujourd’hui 7 juillet, soit 48 heures avant la rencontre ovale. Economie, commerce, mais géopolitique sous-tendent cet aparté Washingtien.

Ce lundi 7 et demain mardi 8 juillet en effet se tient aussi au Brésil un sommet des BRICS, ces 11 pays qui veulent donner la réplique aux grands qui régentent ce monde. Les BRICS incarnent un espoir pour ce Sud Global négligé ou ignoré des fois, sauf quand y a intérêt.

Mais les BRICS, ce n’est pas que le Sud, ces «non alignés» contemporains, non puisqu’il y a la Chine, la Russie, l’Inde, l’Egypte… Les BRICS, c’est un mélange de pays qui ont des intérêts communs, la lutte contre l’ordre établi, mais aussi des divergences, car d’autres veulent accéder justement à cet ordre mondial.

Et si les uns veulent une déconstruction de cet ordre tels la Russie et la Chine, l’Egypte, l’Iran par exemple veulent une place au Conseil de sécurité de l’ONU, c’est-à-dire voix au chapitre planétaire.

Bousculer la géopolitique internationale dont le tempo est donné par l’Américain tel est le vœu de la Chine et la Russie, pas des autres des BRICS ! En tenant ce sommet avec des pays du Sud Global, Trump donne un aperçu du reste de sa capacité à vouloir imprimer sa marque et contre-carrer ainsi ce sommet des BRICS.

C’est un début de semaine donc marqué par cette compétition mondiale entre une Amérique avec un président qui veut afficher la suprématie de son pays contre des BRICS qui cherchent toujours leurs marques. Donald Trump veut incarner la matrice mondiale de la géopolitique actuelle et il a l’heur de plaire ou déplaire. Il dit ce qu’il pense.

D’où l’absence de certains chefs d’Etat à ce sommet de Lula Da Silva. Depuis le 1er sommet en 2009, c’est la première fois que XI Jinping manque à l’appel des BRICS. On pointe une volonté du Chinois de na pas trop froisser Trump le président américain chamboule-tout, qui tient la manette de la marche du monde actuellement.

Le Russe Poutine lui semble vouloir régler ses comptes avec son homologue brésilien dont le pays a signé le Traité de Rome relatif à la CPI. L’Iran en guerre contre Israël ne pouvait pas se permettre d’en être. Si fait que le présent sommet est infirme de la présence de dirigeants des BRICS qui comptent et de ce fait ne pourra pas prendre de grandes décisions notamment en matière économique, écologique. En l’absence de Xi, d’ailleurs ce serait trop risqué.

Certains auraient même pensé qu’on aurait pu déblayer le terrain de la COP30, (qu’à accueillera le Brésil) à cette rencontre des BRICS. Que nenni. Bref, les intérêts et la géopolitique internationale actuelle ont rattrapé les BRICS qui doivent se réorienter. Ou plutôt Trump donne un avertissement aux BRICS : Attention, le système que vous combattez est toujours puissant. Jusqu’à quand ?

Aujourd’hui au Faso

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR