Pour tous ceux qui croyaient voir ce week-end écoulé un Eddie Komboïgo tenant un congrès extraordinaire du CDP à Ouaga, et un Kadré Désiré Ouédraogo haranguant une foule de militants à Ziniaré, question de faire monter l’encéphalogramme politique, pour tous ces Burkinabè-là, c’est un peu la déception.
La justice en a décidé autrement, en annulant le raout du 16 juin, et renvoyé le CDP à se conformer à l’article 32 de ses statuts. Ledit article stipule que les membres du BPN ne sauraient excéder 600 personnes, or l’actuel culmine avec plus de 1 000. Ramener donc ce nombre à 600 avant de convoquer un autre congrès, voilà l’oukase judiciaire tombé la veille du congrès. Fissa, le CDP s’attèle déjà à exécuter cette décision de justice afin de tenir sa réunion extraordinaire avortée. Mahamadi Kouanda, l’auteur de cette plainte a donc vu juste.
Kadré lui a bien tenu son meeting dans le patelin de Blaise. Pourtant, c’était avec ce même BPN, BEN et les mêmes textes issus du congrès de 2017, que le Ministère de l’Administration avait délivré le récépissé au CDP. A l’époque déjà, le camp de Badini, désormais fidèle lieutenant à Kadré Désiré Ouédraogo, avait déposé un recours au tribunal administratif contre ce récépissé, et en avait été débouté. Eddie Komboïgo est le patron du CDP, Kadré et son entourage ne disent pas ouvertement, qu’ils guignent la tête de la même formation politique pour la présidentielle de 2020. Et pourtant, les deux ne pensent qu’à Kosyam: il y a dyarchie de fait.
La situation actuelle est une preuve de l’échec du Haut conseil du CDP, qui n’a pas pu empêcher qu’on en arrive à cette césure. Enfin, puisque dans les 2 camps, on estime que seul Blaise Compaoré peut ramener la sérénité dans le CDP, qu’il le fasse ! On sait que «le militant émérite» depuis Abidjan prône qu’on s’en remette aux textes, mais alors qu’il dise une parole et beaucoup rentreront dans les rangs. A moins qu’il ne veuille que son parti vogue à vau-l’eau jusqu’à l’éclatement ?
Zowenmanogo ZOUNGRANA


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