Tidjane Thiam jette l’éponge…pour mieux revenir : Stratégie électorale et dur apprentissage de la politique africaine !

Tidjane Thiam jette l’éponge…pour mieux revenir : Stratégie électorale et dur apprentissage de la politique africaine !

 

 

Partir pour mieux revenir pour TidjaneThiam, le désormais ex-président du PDCI ? Tidjane Thiam a jeté l’éponge hier 12 mai 2025 à potiron minet (très tôt) comme président du PDCI face à ce qu’il appelle «le harcèlement judiciaire». Si la grandeur d’un homme politique se mesure à sa résilience face aux épreuves, à la détermination face à ses adversaires, et à la croyance au long terme, alors Tidjane Thiam n’en est pas un.

Car il a suffi de ce caillou juridico-politique d’une «injustice», encore qu’au regard du droit positif, sa radiation tient, même si cet oukase de la justice est superfétatoire, il aura suffi de cela pour l’ébranler, or lui, l’homme politique, leader du PDCI, censé être la digue principale s’il cède, quel partisan résistera ?

Harcèlement judiciaire pour harcèlement judicaire, que croit-il ? Que le RHDP, disons les tenants du pouvoir, vont lui dérouler le tapis rouge et lui dire : «Viens prendre le fauteuil présidentiel de la République ?». Que nenni !

Quand on est dans l’opposition surtout dans cette Côte d’Ivoire hautement politisée, avec un passif politico-militaire lourd assez récent, on ne doit pas s’attendre à des facilités. Tidjane Thiam est opposant, un candidat sérieux à l’échéance d’octobre 2025, il va de soi qu’il sera la bête noire des adversaires et surtout du pouvoir en place, et même y compris au sein du PDCI !

En rendant le tablier face à cette difficulté, l’ex-patron du PDCI, fait montre qu’il est un grand commis international, de Prudential au Crédit suisse, où il a excellé, mais il n’habite pas la fonction politique. Déjà, c’était trop précipité d’affirmer qu’il n’y aura «pas de plan B», c’est soit lui Thiam ou rien ! Ou le chaos ?

Il a donc opté de démissionner de la tête du parti, pour non seulement snober le verdict de la justice qui se profile à l’horizon sur justement son élection comme président du PDCi. Et se faire réélire pour revenir «vierge» et se donner tous les atouts.

Alors qu’il y a l’exemple sénégalais sous nos yeux : Que le duo Faye-Sonko réussisse ou échoue les 2 auront donné à la sous-région et au monde, une leçon de chose politique. Que n’a-t-on pas fait à Sonko, qui a goûté à maintes reprises aux rigueurs monacales de la prison ? Qui a été traîné devant les juges ! Le leader du PASTEF a tenu bon, mieux, écarté par la justice, il a donné le mot d’ordre (le Ndjiguel : consigne) à ses partisans de voter Faye. Bonne pioche et les voici au pouvoir ! Pourquoi ne pas s’inspirer de cet exemple sénégalais, même s’il y a beaucoup de choses à dire sur ce cas ?

Manque-t-il de présidentiables autre que Thiam dans l’écurie du PDCI ? Ou est-ce le culte de l’indispensabilité ? En Afrique, il est aussi une maladie infantile des opposants qui fait qu’ils veulent le pouvoir rapidement.

Même si Tidjane Thiam était convaincu qu’il serait élu en octobre, ce contretemps ne devait pas lui faire baisser les bras, car la course pour le pouvoir suprême, c’est une lutte chronophage dont l’issue n’est jamais jouée d’avance.

Par cette démission, Thiam fait un grand tort au PDCI, car voici le bureau politique obligé de se réunir au pied levé pour échafauder cette stratégie de l’aller-retour. Il fait du mal au parti houphouëtiste car à 5 mois de la présidentielle dégoter un candidat fut-ce-t-il un Tidjane Thiam himself, et le mettre sur selle, avec tous les atouts, s’apparente à boire l’eau de la lagune Ebriée ! Encore faut-il que la justice lève l’hypothèque de son ivoirité !

Il donne raison à ceux qui lui faisaient grief que sa longue absence hors du pays, l’a un peu déconnecté des réalités ivoiriennes. Stratégie électorale et dur apprentissage de la politique africaine. Que ce soit cette posture de reculer  pour mieux sauter ou pas, on est surpris par ce qu’on peut appeler l’amateurisme d’un super diplômé ayant dirigé de grandes boîtes européennes et ami des puissants de ce monde ! Il n’est pas certain que même si ce mercredi 14 mai, Thiam est réconduit, il n’est pas sûr qu’il tire ses marrons du feu.

Enfin, s’il s’agit pour Thiam de jeter l’éponge face à ce qu’on peut appeler des difficultés préliminaires alors on mesure le fossé avec un Gbagbo, Blé Goudé ou Soro, lesquels sont aguerris par les rudes réalités du combat politique et électoral. C’est qu’au PDCI chez les barons bien installés, nés avec une cuillère d’urgent à la bouche, on sèche toujours sa chemise au soleil pour reprendre l’expression d’un Baron pdciste bien connu de l’époque, Laurent Dona Fologo pour ne pas le nommer.

 

 Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

COMMENTAIRES

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    Kaka beni 7 mois

    Votre article est partiale. Ce n’est pas la réalité. Cette justice dont vous parlez est à la merci du pouvoir en place et donc ne dit pas le droit. Face à des gens qui parlent de démocratie pendant qu’ils tentent de se maintenir 20 ans au pouvoir par tous les moyens… nous Ivoiriens, n’allons pas laissez faire cela. Nous attendons le futur candidat du RHDP et le Peuple souverain fera entendre sa voix. À bon entendeur salut M. Zoungrana

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