Togo : la coalition de l’Opposition s’effrite pour des divergences

Togo : la coalition de l’Opposition s’effrite pour des divergences

Entre septembre et octobre 2017, à l’appel de la coalition des partis d’Opposition, des manifestions avaient drainé une marée humaine dans les rues de Lomé et de plusieurs grandes villes du Nord. Objectif : obtenir la démission du chef de l’État Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis la mort de son père qui avait dirigé le Togo d’une main de fer pendant trente-huit ans. Mais depuis deux mois, ces mobilisations ont laissé place à la division au sein de la coalition C-14. La dernière manifestation remonte au 26 janvier, et elle n’avait réuni qu’un maigre cortège. Sept partis ont depuis claqué la porte de la coalition, dont le Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, l’homme fort du soulèvement populaire, en exil depuis plus d’un an.

L’Alliance nationale pour le changement (ANC) de l’ex-chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre et le Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo, ancien premier ministre et grande figure de l’opposition, ont eux aussi quitté la C-14 pour marquer leur désaccord avec l’orientation du mouvement. «Certains pensent qu’il faut restructurer la coalition et la doter d’une charte. Nous ne sommes pas d’accord, car ce n’est pas ce qui a manqué à la lutte : c’est plutôt la généralisation de la mobilisation», a expliqué le secrétaire général du PNP, Kossi Sama.

Les autres membres de la C-14 ont admis à demi-mot l’échec de la coalition, affirmant dans un bilan publié le 12 mars qu’elle «n’a atteint aucun des objectifs qu’elle s’est fixés». «Le parcours de la coalition a été marqué par un déficit de cohésion et de confiance», ont-ils déploré. L’opposition réclame notamment des réformes constitutionnelles pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et instaurer un scrutin à deux tours pour la présidentielle. Elle exige aussi la libération de toutes les personnes arrêtées lors des manifestations. Une soixantaine est toujours détenue. Outre ses dissensions internes, la coalition est secouée par une affaire de corruption portant sur 30 millions de francs CFA (45 734,85 euros), don d’un chef d’État de la région.

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