C’est Tidjane Dioh dans son livre « Touba, voyage au cœur d’un Islam nègre » qui à la suite d’autres a décrit, l’importance de cette confession religieuse, le mouridisme fondée par Cheick Ahmadou Bamba, et qui rayonne aujourd’hui au Sénégal, particulièrement dans la cité de Touba. Touba n’est pas seulement la ville de la confrérie maraboutique mouride, elle est aussi une partie du cœur du pouvoir politique.
Qui ne se souvient pas de l’image qui avait fait polémique dans les années 2000 présentant le président Abdoulaye Wade accroupi devant le Sérigne de Touba ? Certes, le « Ndjiguel » (consigne de vote) n’a plus son influence d’antan, mais très peu d’hommes politiques manquent de faire le détour chez le Sérigne de Touba, et celui des Tidjanes de Tivaouane. Aujourd’hui 13 août 2025, des millions de pèlerins Mourides vont converger vers Touba, un flux qui a commencé depuis quelques jours puisque la diaspora (France, USA, Canada, Grande-Bretagne…) est aussi présente à ce pèlerinage. Pour la cuvée 2025, l’évènement se conjugue avec Dame Nature. El Ninô, et autres dérèglements climatiques s’en mêlent. Il tombe depuis quelques jours des hallebardes sur Touba et tout le Sénégal. 300 habitations ont été affectées dans la ville sainte malgré l’assistance d’associations et de bonnes volontés. Les pluies diluviennes sont encore prévues pour le jour J ce 13 août, ce qui n’arrange pas la tenue du pèlerinage, même si la mosquée de Touba a été épargnée. La commémoration de l’exil de Cheick Ahmadou Bamba du cru 2025, se déroule sous la flotte, avec Touba les pieds dans l’eau. S’il n’y avait pas les dégâts, on aurait parlé de bénédiction divine, dans un Sénégal souvent asséché par manque de pluie. Pour le reste, la sécurité a assuré avec 191 véhicules et 92 motos saisis par la Police et la Gendarmerie et des verbalisations de l’ordre de 1,7 million de F CFA. Plus qu’une célébration d’un des plus grands maîtres du soufisme, le Grand Magal est l’occasion de retrouvailles d’une communauté Mouride, dispersée aux 4 coins de la planète, qu’un fil rouge relie : le Mouridisme. Car, à ce pèlerinage, certains talibés quittent par exemple Londres, descendent à l’aéroport de Dakar, cap sur Touba, effectuent leur pèlerinage et refont le chemin inverse pour reprendre leur vole. Pas d’arrêt à Dakar.
Aujourd’hui au Faso
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