Du 27 au 29 septembre 2018, Koudougou, la cité du cavalier rouge, a accueilli la première édition du Salon international du coton et du textile (SICOT). A l’occasion de la deuxième journée, les acteurs de la filière coton ont à travers un panel échangé sur la problématique de la transformation du coton et l’accès au marché, le vendredi 28 septembre 2018.
«Transformation du coton et accès au marché», c’est sur ce thème que les acteurs de la filière coton présents au Salon international du coton et du textile (SICOT) qui s’est tenu du 27 au 29 septembre 2018, à Kougougou, dans la cité du cavalier rouge, ont réfléchi pendant deux heures afin d’apporter leur contribution au de développement de la filière coton. C’était le vendredi 28 septembre 2018. Quatre communications ont été dispensées à cette occasion par des experts et le modérateur était Stéphane Ouédraogo, conseiller spécial du président du Faso. La première communication qui a porté sur «Qualité de la filature artisanale du coton et accès au marché», a été présentée par le Dr Joceline Boussari/Vokouma, anthropologue-chercheuse. Elle explique que d’un point de vue historique et culturel, les africains en général et les Burkinabè en particulier, ont des potentialités propres à leurs cultures, valeurs et traditions qui montrent qu’ils ont le socle nécessaire pour transformer cet acquis lié aux acquis passés vers un développement économique dans le présent. Elle précise que c’est un métier traditionnel d’une ancienneté lointaine dont l’apprentissage se transmet de mère en fille, donc un métier purement féminin. Elle souhaite dans la perspective d’un développement économique, réhabiliter cet ancien métier, et faire par la même occasion la promotion des produits issus de ce type de métier. Pour son authenticité, elle informe que le textile burkinabè est généralement recherché. C’est pourquoi, elle invite à conquérir tous les marchés (national, sous-régional africain, le marché continental africain et le marché international). Aussi, elle recommande de créer le métier de fileuse professionnelle avec un encadrement technique conséquent, notamment pour le calibrage harmonieux des fils: la chaîne et la trame. D’œuvrer aussi à la création de filières textiles dans les universités et centres de recherches nationaux, afin d’approfondir les connaissances y relatives etc.Pour elle, si le décollage industriel a du mal à se faire pour soutenir la dynamique productive de l’économie nationale, il serait donc préférable de mettre l’accent sur le développement d’un artisanat mieux encadré techniquement et scientifiquement , et qui s’inspire des potentialités de nos traditions dans la perspective de professionnaliser un ancien métier comme celui de fileuse pour lutter contre le chômage des femmes et des filles au Burkina Faso.
La deuxième communication sur la «Transformation du coton en Afrique et accès au marché», a été assurée par Michel Kueny, titulaire d’un diplôme d’ingéniorat de l’Ecole nationale supérieure d’industrie textile de Mulhouse. Sylvanus Traoré, ingénieur du développement rural, a quant à lui, communiqué sur la «Compétitivité des produits issus du coton face aux produits concurrents (fibre synthétique)». Il a présenté les deux principales fibres textiles aujourd’hui : Le coton et le polyester. Si le polyester représente 70% des fibres chimiques employés dans la confection des vêtements, le coton représente environ 46% de la consommation mondiale de fibres. Puis il a présenté aux participants, les avantages, les inconvénients et les facteurs de compétitivité de ces deux fibres.
Et enfin Dr Dieudonné Manirakiza, administrateur général de l’Agence conseil 2M Invest Consult, a communiqué sur les «textiles africains, une opportunité à saisir sur le marché international». On retient de sa communication que sur une demande mondiale en textile et en habillement évaluée respectivement à 80 milliards d’euros et 230 milliards d’euros et en pleine croissance, il est important de noter que les parts insignifiants des produits made in Africa restent insignifiants malgré sa contribution à hauteur de 27% de l’approvisionnement mondial en coton fibre. Et avec les mutations géopolitiques en cours sur le marché mondial du coton et de ses produits dérivés, il pense que le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays africains, est face à une opportunité de se hisser parmi les grandes nations de transformation de coton surtout avec ses multiples avantages qui sont, entre autres : Un secteur bien organisé et des acteurs très professionnels, un positionnement géographique du Burkina Faso au cœur de la zone de libre échange et de monnaie commune, la stabilité politique, la disponibilité du coton conventionnel et organique de très bonne qualité, un circuit d’approvisionnement très réduit facilitant ainsi la traçabilité, la disponibilité d’une main-d’œuvre très jeune, dynamique et travailleuse, la demande mondiale en produit à base du coton organique en pleine croissance. Cependant, la réussite du développement du secteur de transformation du coton nécessite selon Dr Manirakiza, un changement de mentalité de la part de tous les acteurs de la chaine, les autorités en premier.
Ayant suivi avec attention les différentes communications, le ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Harouna Kaboré, a salué la qualité des communications. Puis, il a rassuré ces derniers ainsi que les participants, que ce qui a été dit et recommandé est soit déjà pris en compte et mis en œuvre par son département ou est en passe de l’être.
PO


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