Tunisie, 7 ans après  BCE face toujours au péril jeune

Tunisie, 7 ans après BCE face toujours au péril jeune

Sidi Bouzid et l’immolation de Mohamed Bouazizi sont si loins et si près, car il y a 7 ans, mais c’est comme c’était hier, avec ces manifestations qui secouent la Tunisie depuis une semaine.

Comme pour marquer cet anniversaire de la chute de Ben Ali que d’aucuns ont aggloméré en Révolution de Jasmin, par un rappel bruyant que rien n’a … changé. Il y a 7 ans, au-delà de l’onde de choc de l’autodafé du jeune vendeur ambulant, c’est carrément, la politique de prédation, de patrimonialisation, de privatisation de l’Etat au profit de la famille Ben Ali qui a soulevé une jeunesse tunisienne, qui ne voyait aucun horizon tant il était bouché. Révolution politique, mais économique, en 2011 qui a décoiffé le Rais, champion éternel du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) le parti au pouvoir de l’époque. 7 longues années plus tard, si à l’échelle politique avec les alliances, il n’y a plus de timonier qui tienne, économiquement, le pays reste fragile et les Tunisiens ont mal en leur quotidien, en particulier les jeunes. D’où le tollé face à ce Budget, gestion 2018. Certes, il y a eu une réduction des impôts directs des entreprises de l’ordre de 3,1% par rapport à 2017 et près de 1 500 millions de dinars seront consacrés au soutien du carburant et en cas de hausse des prix, l’Etat viendra à la rescousse avec une couverture de 5%.

Et dans l’ensemble, le Budget 2018 comprend 1 760 milliards de dinars alloués aux transferts sociaux, ce qui est une hausse de 8% par rapport à 2017. Mais n’empêche qu’à l’analyse, la politique chiffrée du gouvernement version 2018 «ne répond pas aux aspirations de la jeunesse» selon un député de Nidas Tounès et de nombreux parlementaires estiment, qu’il s’agit de «simple calcul pour préserver les grands équilibres généraux de l’Etat». Mais, pour l’amélioration du panier de la ménagère, revenez plus tard. D’où la Tunisie transformée de nouveau en chaudière, ces derniers jours, car pour cette jeunesse, qui a tant espéré de la Révolution de Jasmin, la Loi de finances  2018 a simplement biffé les subventions des produits de première nécessité, si fait que 7 ans après la chute et la fuite de celui qui renversa le combattant suprême et 10 gouvernements usés, rien ne va toujours pas en Tunisie. Le Premier ministre Habib Essid, a beau se refugier derrière «l’impatience de la jeunesse» et «l’absence de baguette magique», il est évident que ces arguments ne sont pas une excuse absolutoire et n’ont pas été entendus par cette jeunesse lassée de ronger son frein à attendre des lendemains qui chantent, devenus des arlésiennes.

La foi première ministérielle, en un avenir radieux, n’est pas contagieuse non plus. Seul peut-être le président Beji Caid Essebsi (BCE) a perçu ce danger qui monte et qui a pour nom Jeunesse et tente de parer au plus pressé. En se rendant, en cette date-anniversaire, à la cité Ettdhamon populaire, et pleine de jeunes pour inaugurer une Maison de … jeunes et lancer dans la foulée un «Fonds de la Dignité» le vieil locataire du palais de Carthage a compris que la Révolution, fut-elle de Jasmin, et sentant bon, ne remplit pas le vendre, et lorsque le ventre est vide, l’urne sonne creux, et surtout, la rue peut devenir une pétaudière. Avec 650 mille chômeurs dont 250 mille diplomés universitaires, c’est une bombe sociale, qui a pour nom «Jeune», et il faut y remédier le plus vite. A quoi bon passer d’une «dictature à une jeune démocratie», si les jeunes n’ont que la misère comme viatique ? Et s’il faut prendre au mot BCE que «2018 sera l’année de la jeunesse», il reste à espérer que ce n’est pas une promesse faite pour que l’orage passe, et puis plus rien. Car dans ce cas, une seconde révolution n’est pas une hypothèse d’école dans cette Tunisie de 2018 .UNE

Sam Chris

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