Journée faste pour le futur président du Bénin, les députés et les sénateurs, dernière institution créée par l’Assemblée nationale ce 15 novembre avant les premières lueurs du soleil, par un toilettage de la Constitution.
Par 90 voix pour et 9 contre, l’Assemblée nationale a troqué le quinquennat du président de la République contre un septennat renouvelable 1 fois et entrant en vigueur dès 2026. Cette rallonge s’applique aux sénateurs également, un Sénat créé aussi à l’occasion. A l’évidence, le président Patrice Talon qui ne briguera pas un 3e mandat est en train de modeler le paysage politique et institutionnel avant son départ du palais de la Marina. D’abord, il a ouvert un large boulevard pour son dauphin, Romuald Wadagni, lequel sans un challenger de poids, en l’occurrence celui des Démocrates, écarté pour cause de parrainage, sans un adversaire de taille, Wadagni est à 50% déjà vainqueur de la présidentielle d’avril 2026.
Avec sa colistière Mariam Chabi Talata, il n’a en face que Paul Hounkpè et Rock Judicaël du parti Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE). Exit Me Renaud Agbodjo des Démocrates. Bis repetita pour les communales, la liste des Démocrates a été invalidée, et le parti de l’ex président Boni Yayi ne sera pas sur la ligne de départ de ces votes de proximité le 11 janvier 2026. C’est assurément l’armature de la démocratie béninoise que Talon trace ainsi, pour léguer à son successeur et ses alliés. Une conception qui passe mal au niveau de l’opposition dont certains leaders croupissent en prison depuis des mois. Pour autant qu’on remonte dans le temps, depuis la pagailleuse conférence nationale de 1990 jusqu’à la renaissance de la démocratie, le Bénin a toujours été un phare dans la sous-région. En sera-t-il ainsi avec l’après-Talon ? Quel sera le contexte dans ce prochain septennat avec l’opposition représentative absente des instances qui comptent ? Quel legs veut laisser Talon aux Béninois ? Que va faire l’opposition dans cette démocratie taillée sur mesure ?
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