Victoire de l’opposant «HH» en Zambie : Que fera l’éternel Poulidor du pouvoir ?

Victoire de l’opposant «HH» en Zambie : Que fera l’éternel Poulidor du pouvoir ?

6 fois Hakainde Hichikma aura remis le métier à l’ouvrage, 5 fois il a trébuché, dont 3 fois contre Edgar Lunga, celui qu’il vient de terrasser, ce dimanche 15 août selon les résultats de la Commission électorale.

«HH » comme le surnomment ses partisans, est à la Zambie, ce qu’un Issoufou Mahamadou est au Niger. Un opposant pugnace, qui a la gouaille va au charbon avec courage, méthode et persuasion, et s’est  convaincu que le pouvoir se gagne aussi à l’usure !

A 59 ans, et après 3 duels avec le sortant, c’était presque de justesse, qu’il avait raté la présidence en 2016, puisque 100 000 voix le séparaient d’Edgar Lunga, qui avait gagné à la Pyrrhus, 2021 est «l’année de son année» comme le chante JC. Pluriel, l’artiste ivoirien.

Une victoire qui s’explique pour plusieurs raisons notamment par le discours de «HH» à l’égard d’une jeunesse lasse d’attendre des lendemains qui ne chantent jamais. Il a su parler à ses jeunes, en poliçant son image d’homme d’affaires, certes bon samaritain par le paiement de scolarité d’enfants et constructions d’école, mais cassant et quelques peu condescendant.

L’éternel Poulidor politique zambien a su réaliser le grand chelem dans ses fiefs habituels mais a également taillé de grands pans de l’électorat du président sortant dont le pouvoir sclérosé n’a pu résister, à ce bliekriez puisqu’un million de voix le distançait de l’encore chef de l’Etat, Edgar Lunga.

Il faut saluer d’ailleurs, l’esprit fair play et chevaleresque d’Edgar Lunga qui a reconnu sa défaite, et s’est conformé aux dispositions constitutionnelles pour transmettre la charge suprême au président élu. Ce dernier a aussi appelé ses partisans au calme, et dans cette présidentielle tendue à couper à la machette, ce sont des postures à saluer, car c’est la démocratie qui sort gagnante. Ce n’est toujours pas le cas sous nos cieux où on n’a souvent 2 présidents à l’issue d’un scrutin

Depuis l’instauration du multipartisme intégral en 1991, par Keneth Kaunda, c’est d’ailleurs la troisième alternance en Zambie, en 1991, 2011 et 2021.

Un opposant au pouvoir, ce n’est plus inédit en Afrique, mais que fera «HH» de l’imperium ? Ses promesses électorales vont de la libéralisation de l’économie, à la résorption du chômage, qui frappe plus de 15% des jeunes et 25% des femmes. Certes, le taux de croissance de la Zambie est de 3%, supérieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne, (2,7%) mais, le nouveau président a de colossaux chantiers en face, et surtout en tant qu’opposant, ayant critiqué Edgar Lunga, il doit mieux faire et est assurément attendu au tournant par ses compatriotes. Le business man qui a réussi en affaires pourra-t-il transformé la Zambie en grande holding florissant d’où il sera une sorte de PDG ? On attend de voir ?

 La REDACTION

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