Assimi Goita patron du CNSP, nouvel homme fort du Mali : Mon colonel-président, on fait quoi maintenant du Mali ?

Assimi Goita patron du CNSP, nouvel homme fort du Mali : Mon colonel-président, on fait quoi maintenant du Mali ?

Qui a osé dire que les coups d’Etat ne sont  plus de saison en Afrique ? Passons sur les vrais-faux complots dénoncés par certains régimes prétextes à des purges pour écarter de potentiels gêneurs ou adversaires. Mais les vrais putschs issus du sérail, ou de forces coalisées de l’extérieur existent. La preuve par le Mali où la condition essentielle pour l’avènement d’un coup d’Etat était remplie : Une rencontre d’une opinion (celle du M5) avec des bâillonnettes ! (garnison de Kati et autres)

Il y a un peu longtemps qu’on n’a pas vu de telles images à la télévision, le pronunciamiento du porte-parole Ismaël Wagué par exemple. Le Mali nous ramène donc à des réminiscences pas toujours gaies avec ce 4e coup d’Etat en 60 ans d’indépendance, lesquels putschs hasard du calendrier ( ?) se sont tous déroulés un mardi . Les supertitieux apprécieront:

– Mardi 19 novembre 1968, chute de Modibo Kéita ;

– mardi 26 mars 1991, Moussa Traoré tombe ;

– Mardi 22 mars 2012, ATT est renversé par Sanogo ;

– mardi 18 août 2020, chute de IBK.

On se doutait d’ailleurs que dans ce match M5-pouvoir, qui s’éternisait, le troisième larron ne pouvait être que l’armée, qui sous nos cieux est toujours soit au cœur du pouvoir, soit en est le garant ou devient arbitre en cas de blocage.

Transis par le syndrome Aya Amadou Sanogo, on ne le serait à moins, vu que ce dernier venait aussi du camp de Kati, les tombeurs d’IBK ne sont pourtant pas ceux de ATT, de par leur grade d’abord, ce sont des officiers supérieurs et le coup même qui a été bien mâché, rien à voir avec le dilettantisme de 2012, puis par leur méthode (pas de frilosité), sans préjuger de ce qu’ils feront après.

Revoilà donc les prétoriens de retour à Bamako ! Avec comme toujours, les mêmes discours, ici en l’espèce, le conseil national pour le salut du peuple (CNSP), prône une transition politique civile qui devrait aboutir à des élections acceptables. Une logorrhée pour le moment diluée dans le flot de condamnations, de rejets, et de pré-sanctions de la communauté internationale et des organisations continentale et régionale telles l’UA, la CEDEAO.

Coup d’Etat tout de même avec effusion de sang, 4 morts selon les sources médicales, issues de l’hôpital  Gabriel Touré, zéro victime selon le porte-parole de la junte le colonel-major Ismaël Wagué qui a tenu pour le moment le crachoir.

A ce sujet, il faudra que le CNSP mette rapidement son programme en musique, à l’instar des Maliens qui sont invités à se remettre au travail dès ce 20 août. Vraisemblablement on est un peu dans le scenario soudanais: Une transition cornaquée par des civils, avec un zeste de militaires qui tiennent la réalité du pouvoir. Qu’importe, il faudra que les griefs pour lesquels IBK a été basculé de la colline de Koulouba, il est impératif, que ces problèmes nationaux trouvent solutions. A commencer par le premier : l’insécurité au Nord, et au centre du Mali. Mon colonel-président :

– Que fera le CNSP pour réveiller le comateux accord d’Alger, coma heureusement réversible ?

– Comment mettre fin à la mal gouvernance, à la corruption ?

– Que faire pour que l’article 39, relatif aux enseignants trouve sa plénitude ? Mon colonel-président, pour nous résumer  on fait maintenant quoi du Mali multicrisé ?

Ce sont ces quelques travaux d’Hercule qui attendent le quarteron d’officiers qui sont rentrés bruyamment, quoique par la courte échelle dans l’Histoire. Il faudra avant d’organiser les élections, quel que soit la longueur de l’intérim, que ces militaires balisent, déblayent le terrain.

Surtout et on touche du bois, il faut espérer que le colonel Assimi Goita ne soit pas gagné par les mêmes velléités que certains de ses devanciers qui ont échoué ou pu se faire absoudre par la loi des isoloirs. Quelques mois sous les lambris dorés et les prestiges du pouvoir et poussés par des zélotes, et on se met à rêver d’être l’homme providentiel pour le malheur souvent du pays.

Pélagie OUEDRAOGO

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