Forum sécurité et paix de Dakar : MINUSMA, G5-Sahel, Barkhane d’accord, mais expérience mauritanienne d’abord

Forum sécurité et paix de Dakar : MINUSMA, G5-Sahel, Barkhane d’accord, mais expérience mauritanienne d’abord

Rideaux sur le 6e rendez-vous sur la sécurité et la paix de Dakar. La France représentée au sommet par le premier ministre Edouard Philippe a fait le déplacement du Sénégal, un séjour fructueux avec la signature de 7 contrats.

Sécurité et migration ont été les points focaux de ce cénacle qui a regroupé politiques, ONG, experts, OSC.

Migration et sécurité étant deux phénomènes liés dans le contexte de la mondialisation, ce choix est d’une acuité contemporaine. En effet, le distinguo est difficile entre les passeurs-criminels de Libye, de l’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs, et les terroristes qui tirent sur les populations et les forces de défense, dans le septentrion malien et le Sahel burkinabè.

Il faut combattre ces bandits qui envoient à une mort certaine, tous ces jeunes qui embarquent sur des bateaux de fortune sur le méditerranée devenue immense nécropole, ou qui les entraînent à travers l’infini désert sahélien où ils meurent de soif.

Si l’Europe veut stopper cette horde qu’elle juge envahissante et dangereuse, c’est parce qu’elle estime qu’elle draine aussi de potentiels terroristes.

En ce qui concerne le terrorisme, on retiendra de ce 6e aparté, l’ire et l’incompréhension non feintes du président sénégalais, Macky Sall qui a lâché : «MINUSMA, Barkhane, … près de 30 000 hommes sont dans le Sahel, comment face à eux, une bande de djihadistes peut-elle résister ?».

Eh oui ! C’est cette interrogation, voire ce mystère qui fait d’ailleurs, que des voix s’élèvent pour se demander, si certains  veulent vraiment mettre fin à cette guerre non-conventionnelle.

Mais puisque nous sommes à un rendez-vous dont le thème majeur était la lutte contre l’insécurité, et puisque l’invité d’honneur n’était autre que Mohamed Ould Ghazouani, dont le pays la Mauritanie a pu circonscrire ce terrorisme (pas d’attaque depuis près de 10 ans) il serait judicieux de s’inspirer de ce cas d’école. Militaire, chef d’état-major général pendant des années en Mauritanie, le général Ghazouani pourrait en effet instruire ses voisins, à commencer par ceux du G5-Sahel, et aussi ceux des côtes.

Moyens (véhicules, armements, carburant), formation, création de zones militaires et d’une trentaine de cheick-points obligés, et surtout multiplication d’opérations offensives, y compris loin dans le territoire malien ont permis à la Mauritanie de neutraliser katibas, notamment d’AQMI, dans la forêt de Ouagadou, de mettre hors d’état de nuire de grands bandits et de trafiquants, tout ceci grâce à un système de renseignement performant.

Mais le tout-guerre n’a pas été privilégié par la Mauritanie : les débats entre imams et terroristes dans des Agora, et sur une radio dénommée radio du coran, le recrutement d’enfants dans les madersa (écoles coraniques) pour mettre fin au prosélytisme des terroristes ont été aussi pour beaucoup dans l’inversion de la tendance, dans ce pays islamique. Mais également, la création de nouveaux départements avec des services de base adéquats (écoles, dispensaires, de postes de sécurité …) ont été aussi érigés. Bref, la Mauritanie a savonné la planche sous les pieds des katibas, en les privant de territoires pauvres et délaissés, vivier par excellence d’où ils recrutent leurs ouailles.

C’est une expérience mauritanienne à exploiter à fond par le Burkina Faso, le Mali, mais aussi par les pays non touchés des côtés, et puisque le forum de Dakar est informel, et n’est pas sanctionné par un communiqué, le cas de la Mauritanie est d’un intérêt propédeutique.

La REDACTION

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