Premier décès de coronavirus au Burkina et en Afrique subsaharienne : Une mort qui nous Interpelle tous

Premier décès de coronavirus au Burkina et en Afrique subsaharienne : Une mort qui nous Interpelle tous

Ainsi le Burkina a enregistré son premier cas de décès du coronavirus ce 18 mars 2020 sur les 27 cas recensés et  231 contacts ( ayant cotoyé un malade ) un premier malade dans la capitale économique Bobo-Dioulasso. Le pays va donc entrer son nom dans le triste livre des statistiques de ce nouveau mal qui a réussi à mettre le monde entier à genoux : premier pays subsaharien à abriter le premier décès dû au Covid-19. 

Une première place qu’on aurait volontiers évité d’occuper. Malheureusement, la réalité est là. Implacable. Qui plus est, il s’agit d’une élue nationale, une femme au parcours digne d’une combattante et qui est maintenant assise dans les rangs des voix féminines qui ont politiquement compté au Burkina. Le pays et l’UPC, son parti politique, perdent assurément une bâtisseuse. Quiconque  connait le Zoundwéogo et la région du Centre-Sud ne peut qu’avoir de l’admiration pour cette égérie de la politique de cette partie du pays. C’est une dame au caractère bien trempé que vient d’arracher ce virus qui met sans dessus, sans dessous toute la planète depuis quelques semaines. Des  formations politiques RPC à l’UPC et même avant, Dame Konditamdé lorsqu’elle s’engage, c’est avec conviction et sincérité.

Beaucoup d’adversaires politiques qui l’ont tutoyé sur le terrain à Manga, connaissent sa pugnacité et sa résistance. Langage direct, actes assumés c’est du madame Konditamdé et c’est sans doute toutes ces qualités qui ont fait d’elle une grande militante de l’UPC dans le Zoundwéogo. Elle manquera  au patron du parti du lion, Zéphirin Diabré. Car une lionne de l’UPC a cessé de rugir.

Mais en toute épreuve de la vie, il faut tirer des aspects propédeutiques. Le coronavirus n’est plus dans les lointaines bordures du du fleuve yang-tsé en Chine que même l’imaginaire n’arrive pas à situer dans l’espace. Il n’est pas non plus ce mal mystérieux qui tue en Italie (475 décès pour la journée d’hier), en France, en Iran et touche seulement les gérontocrates. Non. Il est partout et surtout s’incruste en Afrique.

Ce mal pernicieux est désormais entre nos murs, parmi nous, entre nous et nous guette. Il n’est plus à plusieurs centaines de kilomètres. Il est à quelques centimètres, pour ne pas dire que nous côtoyons quotidiennement des malades qui s’ignorent et des porteurs sains… 591 cas pour l’Afrique dont 16 morts avec le premier au Burkina Faso et dans l’Afrique subsaharienne.

Un Burkina Faso dont les malades sont la plupart maintenant intra-muros, c’est-à-dire des Burkinabè d’ici. Le décès de cette honorable député qui souffrait par ailleurs d’une maladie chronique selon le Pr Martial Ouédraogo, coordonnateur de la lutte de la réponse à l’épidémie de Covid-19 interpelle chaque burkinabè à l’observance stricte des règles pour contrer cette pathologie :

– distance d’un mètre entre deux individus

– éviter de se serrer la main

– se moucher dans un mouchoir jetable ou dans le coude

– porter un masque dans des lieux bondés ou en face de malade

– bien se laver les mains au savon et y appliquer la solution hydro alcoolique

– éviter de lire et s’attarder sur certaines inepties présentes sur les réseaux sociaux, etc.

Il est donc important que les préjugés, les préconçues et les fausses croyances cèdent le pas à une réelle prise de conscience collective.

Les grands pays aux moyens colossaux se sont résignés à vivre en réclusion pour faire face à ce mal. Emmanuel Macron a annoncé que la France est «en guerre», lui faisant échos, Angela Merkel a parlé hier «de plus grave crise depuis la seconde guerre mondiale». Si les responsables de ces 2 puissantes nations parlent ainsi, c’est que les temps sont gravissimes. Le confinement a cela d’efficace car il permet de briser la chaîne de contamination. Ceux qui sont malades peuvent guérir et devenir auto-immune, ou les malades confinés ne peuvent pas transmettre le mal à autrui.

C’est fondamental pour le cas du coronavirus dont l’élément pathogène se multiplie par 2  tous les 3 jours. Avec ce décès burkinabè aussi tombe un peu plus encore certaines croyances véhiculées sur les réseaux sociaux selon lesquelles, on ne peut pas mourir du coronavirus  avec un taux de mélanine très élevé, exit la chaleur et le soleil des tropiques qui seraient des médicaments naturels contre le coronavirus.

A l’évidence, il tue la race blanche, jaune, noire, etc. donc, la vigilance permanente est le prix aussi à payer pour le contrer. Enfin pour les gouvernants,  alterner conseil de guerre sanitaire sur conseil de guerre sanitaire c’est bien, mais c’est mieux d’étoffer les infrastructures hospitalières, le corps médical , et les médicaments car le coronavirus a enseigné une leçon en Afrique: En cas de coup dur, chacun doit se soigner chez lui !

 Il est donc temps que les Burkinabè et les Africains en général cessent de jouer aux apprentis-sorciers et prennent conscience de la réalité de ce mal. Aujourd’hui  c’est le Burkina, demain et après demain il aura d’autres décès dans des pays de la sous-région. Le coronavirus n’est pas une maladie imaginaire, ni des Blancs, ni d’aucune ethnie, il est là et frappe indistinctement. Et «l’Afrique doit se réveiller et se préparer au pire »  comme le martèle Tedros Adhanom Ghebreyesus, le DG de l’OMS.  Sans tomber dans la psychose !

Ahmed BAMBARA

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