Présidentielle du 12 décembre en Algérie:  Une campagne électorale, pour quoi faire ?

Présidentielle du 12 décembre en Algérie: Une campagne électorale, pour quoi faire ?

Alors que le 39e vendredi de ce 15 novembre 2019 a encore drainé du monde dans les rues de l’Algérie, un monde comparable à ceux des 37e et 38e vendredisards, alors que les effluves coléreuses de ces manifs ne se sont pas estompées, la campagne électorale, s’est ouverte ce dimanche 17 novembre à 0 heure.

Les 5 candidats retenus par l’ANIE sur les 22 et confirmés par le Conseil constitutionnel iront donc pendant 3 semaines, à la pêche des voix, mais de quelles voix ? Celles des marcheurs qui, depuis le 22 février ne veulent pas de  cette pseudo-transition conduite par le système Bouteflika sans ce dernier ? Ou les manifestants depuis le 1er novembre dernier, date du 65e anniversaire de l’indépendance, réclamant une seconde indépendance ?

Quel corps électoral tenteront de séduire Ali Benflis, Azzedine Mihoubi, Abdelkader Bengrina, et Abdelmadjid Tebboune, tous des ex-hiérarques de la galaxie Boutef qui ne rêvent d’être Calife ?

Transition bancale, avec un chef d’Etat-major Gaïd Salah qui mène les choses à la baguette avec forcing, que suivent impuissamment, les 2 ‘’B’’ rescapés Bensalah (chef d’Etat intérimaire) et Bedoui (premier ministre), rejet de ce pouvoir par intérim et de la présidentielle, l’Algérie vit des heures difficiles dont nulle ne connaît le dénouement.

Une campagne électorale, pour quoi faire alors ? Car les votants ne sont autres que ceux qui rejettent le processus électoral, la présidentielle du 12 décembre et même réclament la tête du général Gaïd Salah.

Qui de ces 5 présidentiables aura l’onction des Algériens, et à quelle hauteur du suffrage ? Quelle légitimité aura l’élu, qui ne peut être que l’un du quinté ?

Enfin, on attend de voir la posture de cette communauté internationale, qui a quasiment surveillé le processus électoral tunisien depuis la disparition de BCE le 25 juillet 2019 à Tunis, jusqu’à l’élection de Kaïs Saïed.

Une communauté internationale qui a été échaudée par le général Gaïd Salah, qui, à maintes reprises a mis en garde, des «pays ennemis», pêcheurs en eaux troubles, qui œuvreraient à saboter la marche transitoire. Qui indexait le tout-puissant homme fort du pays ?

Trois semaines de joker menteur s’est ouvert depuis ce dimanche en Algérie, car chacun sait que cette campagne sera une comédie, qui se terminera le 12 décembre par une élection trompe-l’œil, avec un futur locataire du palais d’El Mouridia, qui ne pourra pas habiter la fonction, car mal élu ou presque pas du tout, avec l’aval d’un système vomi par les citoyens.

On savait que depuis le 22 février 2019, une période d’incertitude s’est ouverte en Algérie, accentuée le 2 avril par le départ de Bouteflika, mais on ignorait que malgré une élection en vue, censée régler les choses, le pays en serait toujours à la recherche de ses marques et pourrait glisser dans un long inconnu dangereux .

La REDACTION

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