Régions anglophones du Cameroun : De mal en pis

Régions anglophones du Cameroun : De mal en pis

Pas de doute, il faut dépoussiérer le rapport d’International Crisis Group qui avait mentionné, en 2017, qu’on assistera de plus en plus à un durcissement des velléités sécessionnistes au Nord-ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Il est vrai que ceux  qui usent de ce mode de revendications ne sont pas forcément représentatifs des anglophones, mais force est de reconnaître, que la prégnance de leurs violences est telle qu’elles doivent être solutionnées sur le terrain, mais surtout politiquement et socialement.

L’accès de violences ces derniers jours avec les affrontements entre séparatifs et militaires non loin de la ville de Menji dans le Lebialem, avec à la clef deux soldats tués, et un gendarme décapité et 15 tués du côté des sécessionnistes sont autant de signes tangibles, que la crise anglophone, loin de trouver solution, s’enlise, embarrasse et agace Yaoundé. Pas une semaine, sans échauffourées, explosions de mines, rapts de représentants de l’Etat dans les régions de Bamenda ou Buea ou autres localités anglophones, prolégomènes à une guerre civile ? Dans le Nord-Ouest, par exemple, on assiste à la formation de plusieurs groupes qui poussent le culot de s’attaquer à des casernements militaires.

Le Cameroun uni de 1961 se craquelle chaque jour, et bien souvent, les tentatives de résolution ne sont pas appropriées. Certes, la séccession n’est pas la solution et Yaoundé ne saurait l’accepter, mais, le sevrage d’Internet, les emprisonnements de leaders de ces régions, encore moins les différentes ostracisassions et les dénégations sur le «malaise nordiste» ne sont pas non plus la prophylaxie à ce mal national. Œuvrer à ce que ces nordistes ne se sentent pas comme des Camerounais de seconde zone, avec égalité de chance avec les francophones, cesser de donner l’impression qu’on traque leurs politiques pourraient être des bribes de solutionnement.

Encore faut-il aussi que la fibre irrédentiste cesse, et soit ramenée à une relative autonomie fédérale. A l’approche de la présidentielle, une telle montée de violence fait craindre des doutes sur sa tenue sereine dans ces zones crisées. La balle est dans le camp de Yaoundé. Mais un tel vieux problème peut-il se résoudre en quelques mois ? Pas si sûr, des solutions cosmétiques peut-être en attendant, le vrai remède !

La Rédaction

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