Rencontre historique Abiy-Afeworki : L’illustre parano. d’Asmara sur les traces de son pendant nord-coréen

Rencontre historique Abiy-Afeworki : L’illustre parano. d’Asmara sur les traces de son pendant nord-coréen

Qui aura parié il ya quelques semaines à un dégel à la vitesse grand V entre l’Ethiopie et l’Erythrée, aurait été pris au mieux pour un rêveur, au pire pour un fou. En effet, lorsque le 5 juin dernier, Addis Abeba, a clairement évoqué, sa volonté de dialoguer avec Asmara, celui qui de par sa posture, et son comportement est comparé au Kim-jong un de l’Afrique, l’âge en plus et la filiation génétique en moins, Issayas Afeworki, a jaugé (entouré de ses généraux) les vœux de l’ombrageux et puissant voisin, avec qui une désastreuse et horrible guerre de 30 ans sépare, et qui aura servi  la dictature à huis-clos qu’il exerce sur ses compatriotes.

Le tapis rouge à l’aéroport, l’audience, la poignée de main et les visages déridés du PM d’Ethiopie Abiy Ahmed et celui d’Issayas Afeworki, hier 8 juillet 2018 sera pour longtemps la grande image d’Epinal de cette Corne de l’Afrique de cette décade du 21e siècle. Le héros mué en satrape de 72 ans d’Asmara a-t-il été gagné par la grâce divine ? Pas certain, par la realpolitik sûrement. L’homme se méfiait du défunt PM éthiopien Melès Zénawi, Tigréen et issus du parti le TPLF qu’il a toujours exécrée, attitude cocasse quand on sait que selon certaines indiscrétions lui et Zenawi sont des… cousins (authentiques). Il n’avait aucune confiance en son remplaçant, Hailemariam Desaleg. Alors qu’avec l’arrivée d’Abiy non erythrée et très ouvert, le Big Brother erythréen trouvait là, une oreille attentive. Mais, à l’image de celui avec qui on compare, le Nord coréen, lui aussi étouffé par des sanctions, Afeworki, n’en peut plus de la chape de plomb  onusienne et la visite à Asmara le 25 avril dernier d’un missi dominici de Donald Trump, Yukio Yamamoto, n’est pas le fait du hasard : «je t’aide à lever les sanctions onusiennes, tu te réconcilie avec l’Ethiopie, et j’ai les mains libres sur la mer rouge pour soutenir la famille Saoud contre le Yémen», aurait pu avoir dit l’envoyé spécial américain.

Les Américains et les Saoudiens puissances tutelaires ( avec la Chine) de la région auraient donc  pesé lourd dans la balance pour ce rapprochement. Sans oublier, l’autre puissant voisin l’Egypte, mécontent du Barrage renaissance éthiopien qui assèche le Nil et qui s’est pourtant rapproché d’Addis-Abéba. Autant dire qu’avec tous ces facteurs politiquement et économiquement contraignants, Afeworki a beau avoir la maladie de la complotite et penser que l’Erythrée peut se développer recroquevillée sur elle-même, ce qui est d’ailleurs faux vu le nombre de migrants érythréens sur les rafiots voguant sur l’océan, autant se convaincre que la paranoïa a dû faire place à la réalité. La survie de son régime et du pays vaut bien une pacification de la ville frontalière de Badmè, où Ethiopiens et Erythréens s’étripent inutilement depuis des années, l’ouverture d’ambassade, et celui du trafic aérien et naval. Et qui sait, peut-être et très sérieusement, que la courageuse attitude, quoiqu’il faille attendre la fin des choses, la courageuse ouverture de la Corée du Nord, (pays fermé comme l’Erytrée) pourrait, avoir inspiré le crypto-communiste, nimbé de mysticisme qu’est l’illustre et secret dirigeant de cette Corne de l’Afrique.

La Rédaction

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