1 an de guerre au Soudan : Conclave humanitaire de Paris pour conflit meurtrier banalisé !

1 an de guerre au Soudan : Conclave humanitaire de Paris pour conflit meurtrier banalisé !

15 avril 2023-15 avril 2024, il y a tout juste une année, 2 amis, 2 généraux qui régentaient le Soudan, après avoir renversé leur maître, Omar El Béchir, après cette révolution de palais nimbée en une émeute dite du pain, ces hauts gradés ont chacun retourné ses armes contre l’autre. La guerre des 2 généraux venait de commencer : celle du patron des Forces armées soudanaises (FAS) du général Al-Burhan contre le général Hamdan Daglo alias Hemedti des Forces de soutien rapide (FSR).

Meurtrière, catastrophique du point de vue humanitaire, la guerre au Soudan, aura fait un nombre incalculable de victimes, 8,5 millions de déplacés internes et externes, et surtout aucune solution n’a été trouvée depuis, pour faire cesser les combats, lesquels connaissent quelques brèves accalmies, suivies de hautes tensions.

Dès les premiers semaines et mois, la Communauté internationale, disons les grands pays, et surtout les parrains des 2 généraux ont tenté de calmer le jeu. L’Arabie Saoudite, les USA, l’Egypte, l’IGAD… Chacun a essayé. Les réunions et les chassés-croisés diplomatiques se sont multipliés à l’époque, avec des résultats mitigés, car c’était au mieux un petit cessez-le-feu permettant aux civils pris dans ce piège, de fuir, au pire c’était un temps pour les protagonistes de se réarmer.

Une année après le démarrage du conflit aucun général n’a perdu la face, car au stade où on en est, il y a un de trop. Ni Al-Burhan, ni Hemedti, n’a perdu la guerre. A la limite, on peut considérer le repli du premier dans la ville de Port-Soudan comme un repli tactique. En effet, le général Al-Burhan a quitté Khartoum avec ses troupes les FAS, pour cette agglomération côtière, là dans cette ville balnéaire, il reçoit, armes, munitions et matériels militaires, et est à un endroit stratégique. Il est vrai que l’air de Khartoum était devenu irrespirable, car les FSR de son ennemi juré, Hemedti, avaient pris des pans entiers de la capitale, commettant soit dit en passant des exactions et dictant leur loi.

Un an après, la même Communauté internationale sous l’égide de la France, tente surtout de limiter et de circonscrire le désastre humanitaire créé par cette guerre banalisée et oh combien meurtière !

On n’est pas encore au niveau de la Somalie à une certaine époque, ni de l’Erythrée ou de l’Est de la RD Congo, mais déjà en 1 an c’est une guerre qui ne fait plus la UNE des médias. On l’évoque dans les brèves mais plus question d’ouvrir un JT de 20 h avec ce conflit entre Soudanais. La diplomatie n’est plus aussi si active que cela !

Normal, car dans ce monde mondialisé, il y a une hiérarchisation des guerres : Actuellement, il y la guerre Israël # Hamas-Hezbollah-Iran, il y a celle Russie-Ukraine, et ces 2 brûlots intéressent plus diplomatiquement et géopolitiquement, l’UE, les USA et autres. Le Soudan, c’est vrai impactera le Sahel déjà infesté de terroristes, mais entre la situation au Proche-Orient et celle au Soudan, le choix ne se discute pas, sur les bords du Potomac et outre-Rhim.

La conférence parisienne vise à stopper l’exode massif, à coordonner les initiatives, selon Joseph Borrel pour une aide humanitaire plus efficace, car la crise alimentaire a atteint un niveau désastreux, selon le PAM. Il s’agit aussi de peser sur les 2 protagonistes soudanais pour qu’ils respectent leurs obligations juridiques. Des couloirs humanitaires, un cessez-le-feu et un timing pour une Transition réussie, voici la feuille de route de cette réunion humanitaire de la capitale française. Les conférenciers ont dénoncé également l’implication de certains pays étrangers, tels la Libye (avec le maréchal Haftar), le Tchad (qui nie) tous fournissant armes et mercenaires, selon le rapport d’un groupe d’experts onusiens.

Les mercenaires tchadiens et Sud-Soudanais épauleraient le général Hemedti, l’Iran et l’Ukraine, seraient du côté des FAS d’Al-Burhan. Emmanuel Macron a évoqué les «crimes de guerre qui ne resteront pas impunis» et s’est montré optimiste pour un solutionnement adéquat au Soudan. La conférence a préconisé un cessez-le-feu et des solutions dont la plateforme doit reposer sur l’IGAD-UA.

Une grande réunion humanitaire à Paris comme cadeau d’anniversaire de ces noces de coton brûlant avec en point d’orgue une levée de fonds : plus de 2 milliards promis, l’UE promet 365 millions d’Euros, la France 110 millions d’Euros, les USA 138 millions d’Euros. Mais, à quand la fin de ce conflit ? Comment résoudre cette question humanitaire de façon pérenne ? Et ces civils pris dans l’engrenage ? On n’a pas pu répondre à Paris à ces questions !

La REDACTION

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