1 an de pouvoir de IB : Entretenir la flamme de la mobilisation

1 an de pouvoir de IB : Entretenir la flamme de la mobilisation

Le tranchant de la langue : «si l’on veut penser à une vie après la présidence, on ne peut pas diriger nos Etats». Il y a des phrases qui campent un dirigeant. Celle-ci enrobe la personnalité de IB, avec toujours ce parfum de Sankara, qui exhale.

Un entretien télévisuel, en lieu et place d’un traditionnel discours à la Nation pour l’AN I du MPSR II, ce 29 septembre 2023, c’est l’option du président de la Transition burkinabè. Sur le sujet principal, la lutte contre l’insécurité, c’est un IB qui connaît le problème : acquisition de matériels et armes létales, bloqués souvent par des pays dans le passé, 11 000 conscriptions pour 2023, dotation des policiers en armes, des populations qui font des selfies, dans des zones libérées, pratique désapprouvée par IB, une guerre qui est toujours à sa phase introductive… De la communication en temps de guerre : Ne pas montrer ou dire certains faits car renseignant les terroristes, et Rendez-vous à la présidence pour tout journaliste ayant des infos ou suggestions, il sera reçu au pied levé par IB, si son temps lui permet, sinon bien vouloir déposer vos écrits au protocole d’Etat. Il n’a pas totalement tort, car dans les médias européens, on relaie souvent des guerres propres sans sang, sans cadavres, tel en Irak, avec les frappes chirurgicales nikel. Or, la mort et les blessés ne sont pas des anomalies dans toute guerre, ils sont consubstantiels à elle, en font partie.

IB pose pourtant aux hommes de médias un dilemme : l’info avec filtre, disons une sorte d’autocensure, quitte à escamoter la vérité et l’objectivité, au nom du patriotisme ! Soit mais à l’heure de la Toile, ce genre de journalisme est-il efficient ? Comment faire pour régenter les réseaux sociaux ? Car ce qu’éludera un média normal, sérieux, la Toile le dévoilera dans toute sa nudité.

Les crimes économiques et de sang doivent connaitre des dénouements judiciaires. Le président de la Transition invite d’ailleurs les journalistes à investiguer et à balancer les dossiers et la justice à s’autosaisir pour diminuer leur épaisseur dans les tiroirs !

Avec le cas emblématique du marché du stade du 4-Août, véritable pratique de rapine étatique et bien d’autres affaires nauséabondes à coups de milliards. Il faut faire rendre gorge aux voleurs de la République. Emprisonner mais surtout faire rembourser les kleptocrates, car le président de la Transition, IB est anti-prison, plutôt partisan des gaçaça d’origine rwandaise (travaux d’intérêt commun). La prison, c’est connu maintenant, pour un ripou qui a planqué 1 à 2 milliards dans des actions, des villas et immeubles, voire dans des sacs, l’incarcération  pour un tel délinquant n’est pas dissuasive, avec 1 ou 2 ans fermes ou avec sursis, le voilà dehors surtout avec la plausible liberté provisoire et c’est un voleur au col blanc qui ressort, roule carrosse, investit à tour de bras, se la coulant douce et jouant aux faux JOB de la Bible, demandez lui 10 000 F, il vous le refusera ! Incorruptible IB ? Oui, si l’on en croit l’épisode de la tentative de la Maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin qui aurait pu le rendre président-Crésus. Cependant, IB doit savoir qu’un président n’est jamais pauvre ! Pour les hommes politiques qui rêvent d’élections, retournez dans vos champs, chaires et cabinets ou au chômage, il n’y a pas de vote à l’horizon, tant que le territoire ne sera pas libéré : «Les élections ne sont pas une priorité», a cinglé IB. Car dira-t-il en substance, plus question que le président soit élu seulement par des Ouagalais et des Bobolais, mais par toutes les contrées du Burkina ! C’est dire que juillet 2024 ne tient plus, et le retour à un Etat de droit est désormais arrimé à une sécurisation entière des 274 000 km2 du Faso. Sécuritairement, ce timing est irréalisable, même si techniquement la CENI est prête. La CEDEAO du même coup est informée également que le chronogramme, arrêté de commun accord avec la Transition du Burkina paraît de plus en plus obsolète.

La dernière houle en date, le coup d’Etat manqué du 26 au 27 septembre 2023, ressac accéléré qui a troublé le tempo de la Transition est inadmissible, après 1 an de cheminement avec le peuple, a martelé IB, et la sensibilisation faite, tout putschiste ou apprenti sorcier sera réprimé. Du prétendu malaise dans la grande muette, une chimère selon le président IB.

Actionnariat populaire, usine de tomate en friche… le produisons et consommons burkinabè est en marche. Les relations Burkina-Côte d’Ivoire sont cordiales. Dans cette interview, on devine un IB qui essaie d’apprendre vite ce que Machiavel nomme «le métier de l’Etat». Discours de Jésuite. Réponses complexes, souvent tacites, mais cohérentes, il faut parfois lire entre les lignes pour en saisir la quintessence. Mais, discours très militant, passionné de son peuple et de sa libération totale.

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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