1 an de transition, un président civil proposés par la CEDEAO au Mal : Vers une division de la poire en 2 par le CNSP

1 an de transition, un président civil proposés par la CEDEAO au Mal : Vers une division de la poire en 2 par le CNSP

La montagne CEDEAO a accouché vendredi dernier d’un an de transition, d’une levée à dose homéopathique des sanctions contre le Mali, (au fur et à mesure de l’évolution de la situation) et la désignation d’un président civil. La balle est dans le camp des putschistes qui ne peuvent que prendre aussi une décision, au regard de l’existant, politique, social et surtout religieux puisque l’ombre tutélaire de la CMAS, l’imam Mahamoud Dicko, bien qu’apparemment éclipsé est toujours omniprésente.

A Bamako, il y eut le bref malentendu entre le Conseil national du salut du peuple (CNSP) et les acteurs politiques, dont le M5 au Mali, relatif au report de la rencontre du samedi 29 août qui devait discuter des questions de la transition. Mais apparemment, les choses sont rentrées dans l’ordre et les nuages qui commençaient à s’amonceler se sont dissipés. En tout cas, c’est ce qui se laisse transparaître, puisqu’une rencontre a finalement eu lieu entre les deux parties.

Le CNSP n’avait apparemment pas associé tout le monde au jamboree, ce qui a expliqué le report précipité de la réunion reportée à 15 mn de son début. Qu’à cela ne tienne, ce n’est apparemment que partie remise. Les discussions entre les couches censées représenter le Mali sur la nouvelle trajectoire du pays ne peut être éludée et elles auront lieu.

Il reste à savoir ce qu’il en ressortira. Ce 29 août Mahamadou Issoufou, président de la CEDEAO, à l’issue de la réunion au sommet, a été très limpide. La CEDEAO en a une idée. L’organisation sous-régionale s’arc-boute à une transition d’une année, mais surtout, à un départ des militaires du gouvernail principal du Mali. Le président et le Premier ministre doivent être des civils, ont exigé les 14 chefs d’Etat. A défaut du rétablissement de leur pair sur le fauteuil présidentiel (celui-ci ne semblait d’ailleurs plus en vouloir), les présidents africains espèrent faire plier les militaires et à les ramener dans les casernes durant cette phase transitoire.

Mais, comme c’est le cas depuis le début de ce putsch «habillé», les choses risquent de ne pas prendre le chemin voulu par la CEDEAO. Du moins, pas directement. Il est clair que la junte sait qu’il ne faut pas s’attaquer frontalement à la CEDEAO et ipso facto à la Communauté internationale. Elle sait aussi que celles-ci sont désarmées devant la «volonté populaire». N’eut été cette dernière, les militaires maliens n’auraient peut-être jamais osé «déposer» en douceur le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Les évinceurs d’IBK savent que même si leur forfaiture politique n’a rien à voir avec celui de 2012, le syndrome Aya Sanogo est bien toujours là. Et ils savent que négocier, consiste à mettre la barre très haut, pour obtenir la médiane qui arrange. Pris entre le marteau de la CEDEAO et l’enclume de l’imam Dicko lequel leur a signifié qu’ils n’ont pas un blanc-seing total, les putschistes n’ont qu’une seule alternative, diviser la poire en deux.

Un aggiornamento, qui pourrait avoir l’avantage de satisfaire tout le monde, CEDEAO, Maliens, France… Une transition de 12 mois effectivement, un président civil, un premier ministre militaire, on pense à Assimi Goïta… Un peu un avatar de la transition burkinabè pour permettre aux putschistes de «goûter au nectar» appelé pouvoir, (n’ayons pas peur des mots), ces militaires donneront l’illusion de nettoyer les écuries d’IBK et surtout permettront que des élections se tiennent, dans un mali insécurisé ! Car c’est certain, les soldats ne vont pas faire ce putsch pour aussitôt revenir dans les casernes. Serait-ce du reste une bonne idée pour ce Mali instable sur le plan sécuritaire ?

Que dira la CEDEAO devant une telle configuration des choses ? Quoi qu’il en soit, l’essentiel n’est pas tant quel habit porteront les personnes qui seront aux commandes du Mali et combien de minutes prendra la transition. Mais bien quel contenu va revêtir cette période transitoire de l’Histoire du pays quoique importante et où est-ce qu’elle le conduira. Car si c’est pour chasser IBK, et installer un système siamois au sien, c’est-à-dire, changer les acteurs du théâtre avec la même scène… ce serait encore un coup d’Etat de plus .

La REDACTION

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